Le privé en santé?

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Homme qui complète un formulaire d'assurance

L’IEDM continue de lancer des idées dans la sphère publique, au cours de cette campagne électorale provinciale 2014 qui n’en est pas à une surprise près!

Cette fois-ci, c’est à propos du privé en santé.

Le public voit bien que quelque chose ne fonctionne vraiment pas, en santé. On continue à assister à l’augmentation du nombre de médecins mais c’est toujours difficile de se trouver un médecin de famille, pour ne pas dire carrément impossible et les urgences continuent d’être des points importants de congestion alors qu’elle devraient, justement, canaliser rapidement les patients vers les unités de soins appropriées.

C’est un peu pour ça que l’IEDM a fait une revue d’environ 250 études récentes en santé pour tenter d’y voir plus clair et comme vous le verrez plus bas, leurs recommandations vont dans le sens d’ouvrir la porte au privé, en santé.

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Un peu de compétition ne peut pas faire de tort diront les uns mais l’accessibilité aux services de santé pourraient en être affectés, diront les autres. Le Québec n’étant pas chaud à l’avancement d’une médecine à deux vitesses, nous n’en sommes pas rendus à un consensus à propos de la privatisation en santé, loin de là!

Alors on lance des idées et on discute.

Voici ce que l’IEDM propose:

  • Liberté de choix des patients et concurrence;
  • Favoriser l’émergence d’un marché privé de l’hospitalisation;
  • Accroissement du financement en santé;
  • Permission pour la pratique mixte afin d’accroître l’offre de médecins spécialisés;
  • Financer les hôpitaux en fonction des services rendus; et
  • Obligation d’indicateurs de performance des hôpitaux.

Oh! Qu’il y a matière à débat, dans ça!

Il ne faut pas perdre de vue que l’IEDM qui est à l’origine de ces recommandations représente le patronat qui veut faire plus d’argent et non les patients qui veulent un meilleur accès à des soins de qualité.

Ceci étant dit, est-ce que le privé offre vraiment une réponse aux besoins en santé des Québécois? Beaucoup croient que non parce que le public croule sous la bureaucratie et le tatillonne règlementaire alors comparé au privé où ça fonctionne mieux et sans les contraintes imposées par une armée de fonctionnaires, c’est un combat inégal.

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Ceux qui croient au privé parlent de compétition entre le privé qui a une structure beaucoup plus légère et le public où tout semble immobilisé dans la mélasse. Au fil du temps, le public pourrait en avoir assez de se faire humilier au point de le forcer à se réinventer et se prendre en main mais le privé demeure fine mouche en se faisant discrète afin de ne pas réveiller le lion et lui piquer un maximum de clients au point où, un jour, le privé aura sa clientèle et le public sera humilié, une fois de plus.

Oui, la compétition a ses avantages mais il arrive —comme c’est le cas actuellement— qu’on ait une bonne idée avec le système de santé public mais qu’on s’en serve vraiment mal.

Dans la mesure où ce serait naïf de mettre une trop grande proportion de notre confiance dans le privé parce que la misère peut nous frapper financièrement en même temps qu’au chapitre de la santé, voici quelques propositions (qui n’ont rien à voir avec l’IEDM mais qui vont dans le sens du gros bon sens):

  • Le public doit jouer un rôle de meneur —même subjectivement— en santé;
  • Le public doit choisir ses combats et confier des niches à des partenaires du privé mais toujours les maintenir en concurrence pour assurer le plus bas prix possible pour un service impeccable, selon des normes pré-établies de qualité de soins;
  • La bureaucratie doit être réduite de 80% en un an à la faveur d’un suivi électronique aussi près que possible du patient et si grand-maman a peur du web, son dossier devrait être géré par un tiers qui, lui, n’a PAS peur du web;
  • La santé doit être radicalement rapprochée des citoyens afin de maximiser leur prise en charge de leur propre santé;
  • Toutes la nourriture au Québec doit désormais être vendue en explicitant tous les ingrédients (ainsi que les secrets commerciaux — le secret demeurera la préparation, pas les ingrédients) ainsi que leurs bénéfices pour la santé humaine;
  • Le sel, le sucre et le gras trans doivent être plus sévèrement réglementés. Tout comme le tabac, l’alcool et les drogues;
  • La téléconsultation via webcam doit devenir être offerte au plus grand nombre et justement, ça pourrait être une niche exploitée par le privé;
  • La visite à domicile des médecins pourrait diminuer la congestion dans les urgences tout en nous faisant épargner gros.

Est-ce que ce serait si difficile à faire?

S’Il n’y avait pas de syndicats qui nivellent continuellement l’action de la fonction publique vers le bas, ça serait probablement déjà fait.

Les employés du réseau de la santé doivent d’ailleurs se battre contre les syndicats qui disent les défendre mais qui malheureusement, les empêchent d’atteindre leur plein potentiel.

Notre gouvernement doit continuer à jouer un rôle prépondérant en santé parce que c’est un service de base essentiel mais tout le monde voit bien que les salaires des médecins (surtout dans les spécialisations) sont hors-de-contrôle et que plusieurs salaires et conditions d’infirmières suivent dans la même direction avec l’explosion de notre dette publique qui s’ensuit.

Ce n’est pas normal que ce soient nos enfants qui devront payer toute leur vie pour les salaires des employés du réseau de la santé, pour cette année et pour les décennies à venir. Il faut vivre selon nos moyens et là, les salaires ne respectent plus notre capacité de payer.

Tous les partis politiques devraient s’entendre sur ça mais ils préfèrent gagner des votes et promettre la Lune sachant que l’on en aura pas les moyens.

Sur ce, est-ce que vous croyez que ça nous prendrait plus de privé en santé?

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