Obâââma à Ottâââwa… pour 400 minutes!

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Retenez le chiffre: 400.

Au moment de sa visite officielle, c’est le nombre de minutes qu’accorde le nouveau président américain, Barack Obama, à son homologue canadien, Stephen Harper.

Les premières minutes de cette visite commencent à s’égrainer alors qu’Obama se trouve encore dans le majestueux (et très polluant) Air Force One…

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Mais parlons mathématiques, le temps d’un paragraphe. Soulignons que les « 400 minutes » couvrent le temps total où il se trouve au Canada et si l’on veut être très précis, on parlera plutôt de 390 minutes qui correspondent aux 6,5 heures, multipliées par 60 minutes chacunes.

Pour les curieux, voici l’horaire d’Obama dans notre capitale canadienne:

  • 10 h 30: Arrivée d’Air Force One à l’aéroport d’Ottawa. M. Obama est accueilli par la gouverneure générale Michaëlle Jean. Les deux chefs d’État ont un court entretien.
  • 11 h 20: Le convoi présidentiel quitte l’aéroport… Obama prenant place dans la limousine portant le nom de « Stagecoach » et faite par Cadillac.
  • 11 h 40: Arrivée sur la colline du Parlement. M. Obama est accueilli par Stephen Harper. Le président américain signe le livre des invités du Canada (oui, Obama est gaucher… et Harper ne semblait pas le savoir).
  • 11 h 55: Les deux hommes tiennent une première rencontre privée d’une dizaine de minutes. Séance de photos.
  • 12 h 15: Réunion de travail avec d’autres participants non identifiés.
  • 12 h 45: Dîner de travail (avec du bison cuit sur du bois de pommier, hummm) avec d’autres participants non identifiés.
  • 14 h 45: Conférence de presse conjointe de Stephen Harper et Barack Obama.
  • 15 h 15: Les deux hommes se rendent à la bibliothèque du Parlementpour une visite privée mais ils pourraient en profiter pour lire les ouvrages suivants…
    • BP-268F – Le droit à la propriété et la constitution (octobre 1991)
    • BP-457F – Les droits de la personne et l’intégration économique des Amériques (juillet 1997)
    • 90-4F – La liberté de circulation et d’établissement: Charte des droits et libertés (19 août 1998)
    • Et de nombreux autres, faisant partie de la collection de la Bibliothèque.
  • 15 h 30: Stephen Harper escorte Barack Obama à la sortie du Parlement. Le convoi présidentiel quitte les lieux à 15 h 40.
  • 16 h 00: Le convoi présidentiel arrive à l’aéroport.
  • 16 h 10: Barack Obama rencontre le chef de l’opposition officielle, Michael Ignatieff, pendant une vingtaine de minutes (au grand plaisir de Stephen Harper).
  • 16 h 40: Réception privée au Hangar 11.
  • 17 h: Départ d’Air Force One.

C’est peut-être juste une impression mais 400 minutes, ce n’est pas très long.

Rappelons que le Canada est (de loin) le partenaire commercial le plus important des États-Unis… et son voisin immédiat — le prochain voisin, au Nord, étant la Russie.

Par exemple, en 2005, nos échanges de biens et services avec les États-Unis ont atteint environ 710 milliards de dollars, soit plus de 1,9 milliard par jour.

Comparé aux échanges de biens et services avec le Kenya (exportations et importations combinées) qui se chiffrent à quelques 980,5 millions de dollars, en 2005, ça équivaut à environ 725 fois plus.

Si l’on applique une banale règle de 3, est-ce qu’on peut penser que —par souci d’équité— Obama n’accordera que 0,54 minutes (soit 54 secondes) lors d’un éventuel voyage protocolaire au Kenya, le pays de ses aïeux paternels?

Bien sûr que non, le Kenya obtiendra bien plus de temps, toutes proportions gardées, qu’en a reçu le Canada lors de cette visite de 400 minutes.

Mais bon, trève de maths, retournons aux potins.

Les journalistes (surtout ceux de RDI) ont semblé manquer de superlatifs pour décrire l’enthousiasme des gens sur place, devant le Parlement. Ils étaient venu accueillir le président américain, certes mais c’est surtout « Obama – la superstar-cool » qu’ils sont venus acclâmer, d’où le titre « Obâââma », pour cet article.

Et soulignons qu’il n’y avait pas 30,000, 20,000, 10,000 ou même 5,000 personnes pour venir dire « ta-ta » pendant 9 secondes à « Super Obama », il n’y en avait à peine 1,000… là aussi ça fait contraste avec le nombre de personne qui risquent de l’accueillir au Kenya (s’il s’y rend, bien sûr).

Entre gagner sa croûte et aller faire des bye-bye à un politicien étranger qui se cache en permanence derrière des murs et des vitres pare-balles, les citoyens de la grande région d’Ottawa-Gatineau n’ont eu aucune difficulté à choisir… leur travail.

Le Bloc québécois, au moment de publier cet article, ne parle pas de cette visite dans son site web et du côté du NPD, il n’y a qu’une « lettre ouverte » où le « bon Jack » plaide pour toutes sortes de belles affaires qui, en fin de compte, ne font que nous asservir davantage — le tout à la sauce « sociale-démocrate ».

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Les Libéraux avec leur désir intense de se faire copain-copain avec toutes les causes qui sont chères au nouvel ordre mondial, comme l’élimination (effective ou implicite) des frontières, font évidemment partie de leur longue « liste d’épicerie » destinée au Roi Obama. De l’à-plat-ventrisme ronflant…

Si vous aimez la télé-réalité, c’est une journée hautement divertissante mais franchement, sans aucune substance. On voit Obama se promener avec Harper, ça et là, dans le Parlement mais lorsqu’ils marmonnent des choses, nous n’entendons rien et les quelques clips qui ont été captés sont continuellement rejoués en boucle, même si les reportages sont censés être « live ». Et comme les rencontres se font derrières de lourdes portes closes, à part les grandes orientations « économie, environnement et énergie » qui sont évoquées sur toutes les tribunes, nous n’avons AUCUNE IDÉE de ce qui se trame vraiment.

Autrement dit, c’est de la télé-réalité pour les nuls, ceux qui veulent voir des pancartes « On t’aime, Obama » et « Bienvenue, Obama » mais qui se balancent comme de leur dernier bol de bines de ce dont discutent ces deux chefs d’état, sous le couvert du secret. Et oui, le secret où l’on ne sait rien, rien, rien… à part ce qu’ils daignent nous « raconter »… les miettes, quoi.

Oui, il y a la conférence de presse avant de repartir pour les États-Unis mais bon, c’est mince comme « contenu », vu la taille inédite du volume commercial et des liens, entre les deux pays.

Sur ce, pour les partisans du nouvel ordre mondial, sinistre organisation menant une guerre économique sans merci contre nos pays (aussi bien le Canada que les États-Unis), profitez bien de cette « grande visite » d’Obâââma, le porte parole (membre du CFR) d’un monde endetté, taxé jusqu’aux oreilles, en guerre et nourri aux OGMs, puis où, au moindre signe de dissention, des individus trop curieux vont grossir les rangs d’une quelconque prison secrète « associée » à la CIA!

Enfin bref, on a de la visite à Ottawa et ça vaut la peine d’en parler…

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