Évolution du nombre de bénéficiaires du RRQ

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Si vous avez atteint l’âge de la retraite, vous faites sûrement parti des quelques 1,5 millions de Québécois qui se sont partagés, en 2007-2008 les 8,8 milliards de dollars en prestations qu’a versé le gouvernement provincial, via le Régime des rentes du Québec.

Qu’importe le montant que vous recevez du gouvernement, ce n’est probablement pas assez pour mener une vie aussi active que lorsque vous étiez sur le marché du travail.

En ce sens, puisque 30% des retraités Québécois ne bénéficient d’aucune couverture d’un régime privé et que 20% de plus ne bénéficient que d’une couverture nominale, on peut estimer qu’environ 50% de cette strate de la société doivent -absolument- suppléer à leur revenu gouvernemental pour boucler leur budget.

La retraite dorée, à jouer au golf et à voyager, échappe totalement à ce 50% d’ex-travailleurs n’ayant pas eu la chance de faire fructifier un régime de retraite privé.

Si l’on ajoute les 16% de travailleurs qui ne reçoivent qu’un supplément moyen d’un régime d’assurance privé, on monte à 66% des retraités québécois qui doivent user d’ingéniosité pour finir leurs mois « dans le vert » et non, comme ce qui les guette s’ils arrêtent d’être actifs sur le marché de l’emploi, « dans le rouge ».

Il n’y a qu’un maigre 34% des travailleurs retraités qui reçoivent une rente suffisante d’un régime privé pour en vivre sans devoir se soucier de retourner sur le marché du travail — il s’agit pour la majorité d’ex-employés de l’État. Ça en dit long sur le manque flagrant de « générosité » des employeurs du privés en ce qui a trait aux régimes de retraite privés!

Pas surprenant que la concurrence soit si forte pour occuper des postes dans la fonction publique!

Pour bien comprendre l’évolution du nombre de bénéficiaires du RRQ, regardons ce qui s’est passé de 1985 à 2005 où le nombre de bénéficiaires de la rente de retraite a beaucoup augmenté, étant passé de 394,934 à 1,139,901, en 2005. Les femmes occupent d’ailleurs une place de plus en plus importante dans ce groupe à savoir que la proportion de femmes est passée de 35,5%, en 1985, à environ la moitié de l’ensemble des bénéficiaires, en 2005.

Même si l’écart entre le nombre de bénéficiaires masculins et féminins s’est résorbé, la différence entre les montants des rentes est sensiblement restée la même: les femmes reçoivent en moyenne une rente d’environ 60% de celle des hommes. Ainsi, en 1985, un homme recevait 267,54$ par mois et une femme, 166,26$. En 2005, ces montants étaient respectivement de 511,16$ et de 309,99$.

Il faut aussi prendre en compte le fait que les hommes, aussi bien que les femmes, demandent plus tôt leur rente de retraite du RRQ. En 1985, l’âge moyen de la retraite était de 64,2 ans chez les hommes et de 63,9 ans chez les femmes. En 2005, l’âge moyen a baissé à 61,6 ans chez les hommes et à 61,3 chez les femmes. Le pourcentage de gens dont la rente débute à 60 ans est donc passé de 20% à 65%, au cours de cette période — ce n’est pas qu’une vague impression, c’est un fait: nos travailleurs prennent leur retraite plus tôt!

Avec un nombre aussi grand de retraités à alimenter en prestations, il importe que les jeunes continuent à gagner de bons salaires pour payer d’importantes cotisations au Régime.

En fait, vivre une retraite satisfaisante semble demeurer un réel défi pour de nombreux retraités et il faudrait se demander si le modèle social actuel leur offre une place adéquate ou s’il ne fait que les considérer comme des mains tendues, sans « utilité véritable » pour la génération de richesse.

C’est vrai que lorsqu’on voit des « snowbirds » aller dépenser tout leur argent de retraite en Floride plutôt qu’ici (pour faire rouler NOTRE économie), ça peut devenir irritant parce qu’en ce qui concerne ces « prestataires en terre étrangère », les sommes d’argent expédiées ne reviendront probablement JAMAIS dans l’économie Québécoise.

Mais ce n’est -heureusement- pas la majorité des retraités qui utilisent ainsi leurs prestations de retraite du RRQ. La plupart des retraités restent ici et occupent un emploi qui, bien que moins exigeant au plan physique, les garde habituellement très occupés, à longueur d’année.

En tant que société, nous avons tout intérêt à aménager une société encore plus inclusive pour nos retraités afin de ne pas les voir sombrer dans des problématiques sociales telles que les problèmes de santé, de couple ou d’argent.

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