Quand Bell « bill » ses nouveaux clients

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Si vous avez profité du 1er juillet 2008 pour déménager, dans Chaudière-Appalaches ou ailleurs au Québec, vous aurez sûrement remarqué les tarifs exagérés de Bell pour poser une nouvelle ligne, dans votre demeure.

En effet, que le technicien de Bell (souvent via un sous-contractant, cependant) reste chez vous 5, 10 ou 15 minutes (rarement plus), vous devrez payer 100$ (plus les taxes) pour l’installation de votre première prise de téléphone.

Toutes les autres prises supplémentaires que vous souhaiterez faire poser seront facturées au montant de 50$ chacunes.

Lorsque Bell va devant le CRTC pour se lamenter qu’il craint la concurrence, on a pas difficulté à comprendre. Des tarifs aussi élevés que ceux de Bell ne peuvent exister que dans un contexte de monopole (ou de quasi-monopole, selon le contexte).

Maintenant que Bell est à 60% une compagnie ontarienne et la balance, 40%, américaine, les Québécois n’ont plus à se sentir moralement favorables à Bell qui, avant l’acquisition par des intérêts « étrangers », opérait toujours son siège social depuis Montréal. Avec l’acquisition, ce siège social prend la route de Toronto. Les citoyens de Chaudière-Appalaches devraient faire leurs choix, en matière de téléphonie, en conséquence de cette spectaculaire perte pour le monde des affaires québécois.

Maintenant sortie de Montréal, un milieu encore largement francophone, Bell prendra désormais racine dans la ville-reine, une cité anglophone branchée d’abord sur les intérêts américains, capitalistes à l’extrême. Les Québécois deviendront, au fil du temps, des clients de seconde importance pour ce géant des télécoms qui ne cesse d’augmenter ses tarifs tout en multipliant les restrictions dans ses « forfaits ».

À force de laisser partir toutes nos grandes entreprises, soit Alcan, Domtar, Van Houtte, Molson, Falconbridge, Inco, Abitibi-Consolidated… et Bell, on se retrouve à perdre nos instruments d’enrichissement collectif. Quelles autre entreprises seront laissées à des étrangers dans les mois ou les années à venir?

Est-ce qu’on va bêtement laisser partir des géants comme Bombardier, SNC-Lavalin et la Banque Nationale?

Le gouvernement du Québec et tout spécialement le premier ministre Jean Charest a laissé partir Bell sans même se battre, comme si ces 50-quelques milliards d’actifs gérés par des Québécois n’avait, en fin de compte, pas vraiment de valeur pour nous, en tant que peuple devant faire face à une concurrence croissante provenant notamment des pays émergents.

À force d’être complaisants face à Bell, à ses tarifs à la hausse et à ses politiques restrictives, on se retrouve avec un « bill » passablement indigeste — il aurait probablement fallu adresser cette situation lorsque c’était le temps car aujourd’hui, les Québécois n’ont plus l’influence nécessaire pour combattre les effets pervers de ce monopole légalisé.

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