Suicide d’un adolescent: les parents d’Alexandre sont dévastés

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Suicide du jeune Alexandre à Lévis

La mort d’un enfant n’est jamais une nouvelle banale.

Le suicide d’un adolescent nommé Alexandre, de Lévis, a fait les manchettes et pour cause, ce serait la résultante (directe ou non) de l’intimidation dont il a été la victime.

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En ce sens, individuellement et collectivement, il faut se demander s’il n’aurait pas été possible de faire fleurir l’amour, la camaraderie et la tolérance dans son milieu scolaire au lieu d’y tolérer (même de manière implicite) l’intimidation, la méchanceté… et la mort.

C’est bien connu qu’il n’y a personne de plus cruel envers un enfant qu’un autre enfant, surtout lorsqu’il émule des comportements malsains observés dans son milieu de vie (via ses parents ou ses proches). Est-ce que l’école balise suffisamment les comportements pour éviter des situations comme celle ayant précipité Alexandre vers un suicide? Probablement pas et il faut s’en inquiéter avant que l’impensable se produise, à nouveau.

Le vendredi, 10 juillet 2015, Catherine Bouchard de l’Agence QMI a signé un article fort émouvant, dans le Journal de Québec:

La famille d’un jeune de 14 ans qui a mis fin à ses jours vendredi dernier à Lévis lance un cri du cœur pour éviter que d’autres adolescents commettent l’irréparable.

Les proches d’Alexandre Lemay-Bélanger sont démolis par le geste qu’il a posé. «Ça fesse. Je ne l’ai pas vu venir du tout, mais là, vraiment, pas du tout. On ne comprenait pas. On s’est demandé si c’était notre faute», affirme le père du jeune garçon, Christian Lemay, en entrevue au «Journal de Québec».

Selon lui, Alexandre a fait ses adieux à sa façon. «Dans la dernière semaine, il nous collait beaucoup plus qu’avant. Il disait qu’il nous aimait. Là, on comprend pourquoi», confie le père éploré.

Après la triste nouvelle, les proches d’Alexandre ont découvert des textes dans sa chambre qui laissent croire que l’intimidation aurait joué un rôle dans sa décision. «Certains dataient de longtemps, d’autres, étaient plus récents. Ça faisait cinq ou six ans qu’il se faisait écœurer et qu’il ne se sentait pas bien dans sa peau», affirme la grande sœur d’Alexandre, Christina.

Victime d’intimidation

Un témoignage d’un ami d’Alexandre sur Facebook laisse entendre qu’il aurait été régulièrement victime d’intimidation.

Si elle ne blâme pas l’école ou les collègues de classe du jeune, la famille de St-Rédempteur veut à tout prix sensibiliser les gens à la détresse psychologique que cause l’intimidation.

«On a des preuves concrètes d’où ça peut mener. C’est extrême, où l’on peut en arriver», mentionne le père éploré.

«Il y a peut-être une part d’autre chose, dans son geste, mais probablement qu’une bonne partie est due à cela (intimidation)», ajoute-t-il.

Le père affirme avoir informé la police du cas d’Alexandre.

La sœur d’Alexandre déplore que malgré la médiatisation de cas d’intimidation, ce fléau continue de sévir.

«Je trouve ça épouvantable que le monde ne se rend pas compte de ce que leurs mots peuvent faire à quelqu’un, déplore Christina, qui dit avoir également souffert d’intimidation autrefois. Parfois, ça peut se rendre loin et causer des dégâts irréversibles. J’ai de la misère à comprendre pourquoi des gens s’acharnent.»

«J’aimerais que les gens réalisent l’impact de leurs mots sur une personne et que ça peut la détruire et détruire une famille aussi», s’indigne la grande sœur.

En tant que parent, c’est tellement horrible de penser qu’encore aujourd’hui, l’intimidation a cours, via des connaissances d’école. On pourrait penser qu’on a pris position de manière assez forte contre l’intimidation à l’école mais il semble que le message ne passe pas, encore.

La méchanceté ne fait rien naître de bon et elle doit être dénoncée. Des coups, des mots et même des comportements empreints de méchanceté contaminent nos écoles et les amitiés qui devraient y avoir cours.

Sans blâmer qui que ce soit, c’est clair qu’on s’attend à mieux, de nos écoles.

Le milieu de vie des adolescents, au Québec, c’est l’école alors celle-ci a une importante responsabilité à assumer lorsqu’un enfant qui y passe le plus clair de son « temps de jour » en vient à se suicider.

Au-dela de l’école, c’est aux parents et aux amis de demeurer attentifs. Ce n,est pas simple puisqu’un adolescent ne communique pas toujours de manière optimale, incluant avec ceux qu’il aime. Un adolescent ayant une tendance à garder ses problèmes pour lui s’expose donc encore davantage à un suicide, d’où l’importance d’être encore plus vigilants pour détecter les irrégularités dans son « non-dit ».

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Encore là, il peut arriver qu’on ne voit rien venir et qu’on se retrouve devant un fait accompli irréversible.

À ce moment, le suicide devient un drame familial et collectif, en plus de causer des dommages individuels trop souvent irréversibles.

Alors prenons un moment pour réfléchir à ce qui s’est passé afin d’imaginer des solutions au lieu de tolérer tacitement des conditions, dans nos écoles et ailleurs, qui favorisent les gestes d’intimidation.

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