La compensation pour les travailleurs à l’élection provinciale de 2008

Il semble que de nombreuses personnes se demandent -encore- combien peut gagner un scrutateur, un greffier ou un préposé à la liste électorale, lors d’une élection provinciale telle que celle du 8 décembre dernier.

Pour répondre à cette question, commençons par le salaire…

• Scrutateur — 16,40$ / heure
• Secrétaire — 14,76$ / heure
• Préposé à la liste électorale (PAL) — 13,28$ / heure

Ensuite, compilons le nombre d’heures payées…

• Scrutateur — Formation de 2h30 + Jour de l’élection de 12h30 (8h30 à 21h) = 15h
• Secrétaire — 2h + 12h30 = 14,5h
• Préposé à la liste électorale (PAL) — 2h + 11h30 = 13,5h

Ce qui permet de calculer le salaire brut final…

• Scrutateur — 16,40$ x 15h = 246$
• Secrétaire — 14,76$ x 14,5h = 214,02$
• Préposé à la liste électorale (PAL) — 13,28$ x 13,5h = 179,28$

Compte tenu que chaque table de scrutin (aussi appelé pôle de votation) réunit ces trois type d’employés, on peut estimer que chacune d’entre elle coûte 639,30$ à opérer et comme un bureau de vote « standard » comporte généralement 12 pôles, on peut estimer que le coût de ces tables, au total, ait été de 7,671,60$.

À ce montant, il faut ajouter les salaires du primo, des aides-primo (généralement au nombre de quatre), du personnel chargé de l’inscription (habituellement au nombre de trois) et ceux responsables de l’accueil (deux ou plus, selon les besoins).

Tout compte fait, on peut penser que chaque bureau de vote coûte environ 10,000$ à opérer, le jour des élections. Si l’on ajoute les frais liés au vote par anticipation et à l’opération du bureau du directeur des élections, dans chacune des circonscriptions du Québec, on arrive -peut-être- à une somme avoisinant les 100,000$ — ce sera plus cher s’il faut tenir un recomptage.

Ça paraît beaucoup mais en fait, c’est très juste, comme prix payé par les contribuables et reçu par les employés. Avec de tels salaires, les gens qui se rendent voter sont assurés d’être reçus avec le sourire.

Qui plus est, tous ces salaires versés sont PLEINEMENT IMPOSABLES ce qui signifie qu’une bonne partie retournera, lors de la remise du rapport d’impôt 2008, dans les coffres de Revenu Québec -et- de l’Agence du revenu du Canada.

Aussi, ces quelques 200$ de salaire « moyen » serviront probablement à faire des achats qui comporteront un peu moins de 13% de taxes (5% au fédéral et 7,5% au provincial, calculé sur le sous-total déjà taxé au fédéral, soit un facteur total de 12,875%) qui reviendront aussi au gouvernement.

Compte tenu que ces dernières élections sont réputées avoir coûté quelques 80M$ dont environ 60M$ en salaires et qu’il est admis que de petites sommes ponctuelles comme celles discutées ici génèrent habituellement trois fois leur valeur initiale en activité économique, on peut penser que pour 60M$ dépensés par le gouvernement du Québec pour tenir les élections du 8 décembre dernier, quelques 180M$ ont été générés en activité économique.

Autrement dit, tenir des élections est payant, d’un point de vue purement économique!

Disons que ça contraste avec le discours de ceux qui se plaignent du prix de ces élections générales.

Ça devrait aussi être une leçon pour les employeurs qui semblent incapables de payer 1 cenne de plus que le salaire minimum car socialement, les employés qui ne font pas assez d’argent sur leur chèque de paye finissent par coûter beaucoup plus cher à la société, notamment lorsqu’ils tombent en burnout ou doivent déclarer faillite à cause du surendettement.

Tant que l’argent gagné au Québec se dépense au Québec (et non en Floride, par exemple), de préférence dans des commerces à propriété québécoise, notre gouvernement pourrait éventuellement récupérer la TOTALITÉ des salaires versés, via ses nombreuses formes de taxation directe et indirecte.

Alors voilà, vous en savez un peu plus sur les compensations salariales aux élections et aussi la manière dont cet argent circule et aide notre économie — même si les gérants d’estrade continuent de dire que « des élections, ça coûte cher ».

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