Yves Bolduc quitte son poste de ministre de l’Éducation

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Yves Bolduc et Philippe Couillard du PLQ

C’est ce matin, le jeudi 26 février 2015, que le ministre de l’Éducation du Québec, Yves Bolduc, a décidé de quitter son poste.

Qui plus est, en plus de quitter son poste, il quitte aussi la vie politique alors il faudra s’attendre à la tenue d’une élection partielle dans sa circonscription de Jean-Talon.

On reviendra aux raisons qu’il invoque pour justifier son départ mais rappelons qu’en plus d’avoir obtenu une prime de 215k$ pour avoir pris 1,500 patients dans sa pratique médicale privée lorsqu’il était député dans l’opposition, il compte prendre la totalité de sa prime de départ de quelques 155k$ aussi, en quittant l’Assemblée nationale.

Autant certaines personnes auront pu avoir pitié du « pauvre » docteur Bolduc qui s’est souvent mis les pieds dans les plats et qui a été le bouc émissaire (malgré lui) de diverses controverses libérales, autant sa décision de partir de son poste avec un maximum d’argent dans les poches a de quoi faire grincer des dents.

L’esprit de la lucrative allocation de départ (ou de transition) de l’Assemblée nationale va dans le sens d’aider un ex-député à se replacer mais là, on s’entend pour dire que le docteur Bolduc va pouvoir immédiatement retourner à sa pratique et n’a absolument pas besoin de cette allocation pour boucler son budget.

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Ce comportement opportuniste (bien que légal, au sens de la loi) contribue à augmenter le cynisme envers la classe politique qui s’empiffre dans l’argent pendant que des milliers de citoyens, eux, perdent leur emploi SANS AUCUNE COMPENSATION et pourtant, ils travaillaient tout aussi fort et pire encore, ce ne sont pas eux qui démissionnent mais bien le contexte austère qui a raison de leur emploi, dans plusieurs cas.

Les Québécois devraient-ils passer outre ce comportement de « je prends tout ce que je peux », du docteur Yves Bolduc? C’est ça, le genre de politicien qu’on a, au Québec? Des opportunistes qui ne se gênent pas pour PRENDRE alors que tant de leurs semblables n’arrivent plus à payer leurs comptes?

Pour fins de comparaison, précisons que le député caquiste de Lévis, Christian Dubé, au moment de sa démission pour faire le saut à la Caisse de dépôt, en août 2014 avait déclaré refuser son indemnité « par principe ».

Pour sa part, la péquiste Élaine Zakaïb a pris la même décision, en septembre 2014, lorsqu’elle a décidé d’abandonner son poste dans le comté de Richelieu, en cours de mandat.

L’ex-ministre Bolduc, lui, partira avec ses valises pleines de fric.

Au diable les principes!

Bon, on reviens à la nouvelle du départ d’Yves Bolduc pour ajouter qu’il était également ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science et ministre responsable de la région de la Côte-Nord. Il présidait en outre le comité ministériel du développement social, éducatif et culturel.

Le démissionnaire a déclaré que « Compte tenu de tout ce qui se passe autour en terme d’événements et de nouvelles, j’ai tout simplement pris la décision de retourner à la pratique médicale, ce que j’adore » et il insiste pour dire qu’il s’agit d’une « décision personnelle ».

Difficile de croire qu’il n’a pas eu une poussée dans le dos de la part de ses collègues libéraux qui semblaient en avoir assez de ses bévues qui éclaboussaient tout le parti.

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On peut penser qu’il est un bon médecin mais en matière de personnalité politique, il aura raté plusieurs rendez-vous avec l’excellence.

Plusieurs souligneront son ouverture et sa disponibilité mais pour piloter un ministère aussi fondamental que celui de l’Éducation, ça prend plus que ça. Ses bévues, notamment celle concernant les bibliothèques, auront traduit sa pensées et les Québécois n’ont pas aimé entendre que l’accès aux livres ne faisant clairement pas partie de ses priorités.

Certains lui pardonneront plus vite que d’autres mais au final, on lui souhaite du succès dans son retour à la médecine.

Merci pour les bons coups mais ouf, ça commençait à devenir pénible alors voilà, c’était le temps de bouger. Laisser l’argent de la « transition » sur la table aurait cependant été la chose à faire… mais il ne le fera sûrement pas.

Au fond, c’est lui qui rit le dernier. Les poches pleines et une belle grosse job archi-payante qui l’attend… ça ne laisse probablement personne indifférent mais bon, tant mieux pour lui et tant pis pour les autres sur lesquels la providence ne pleut pas de la même façon.

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