Les syndicats et l’ancienneté

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Toute personne ayant eu à composer avec la fonction publique ou toute autre organisation syndiquée a pu constater, dans les fait, qu’il n’y a pas que des avantages au syndicalisme mur-à-mur.

Rappelons qu’à l’époque, les patrons (principalement anglophones) ont vertement abusé de la main-d’œuvre (généralement francophone) et la montée en force des syndicats a eu lieu en bonne partie pour corriger cette situation scandaleuse — merci d’ailleurs aux courageux organisateurs syndicaux qui ont solidarisé les forces ouvrières contre leurs oppresseurs.

Depuis cette époque marquée notamment par la révolution tranquille, les syndicats ont perdu des plumes, dans l’opinion publique et même auprès de leurs propres membres.

Les syndicats ont continué à militer pour davantage d’égalité en société et ce, au même moment où les effets de cette « égalité » donnaient naissance à des situations aberrantes.

En effet, au nom de l’égalité, les employés paresseux, grossièrement improductifs, non-qualifiés ou carrément incompétents étaient protégés, becs-et-ongles, par les syndicats — même lorsque ces derniers devenaient insupportables aussi bien pour leurs collègues de travail que les clients.

C’est cette obsession du jusqu’au-bout-isme qui a fait le plus mal à l’image des syndicats.

Comment justifier que tous les syndiqués soient régis par des règles d’ancienneté lorsqu’il est question de garder son emploi alors que dans « la vraie vie », c’est plutôt basé sur la compétence, l’intérêt au travail ou la productivité?

Alors qu’il existe un juste milieu où les employés qui ne sont clairement pas à leur place devraient se le faire dire afin qu’ils partent d’eux-même (vers un autre corps de métier, idéalement), les syndicats se rangent obstinément derrière les incompétents et enragent tout le monde en agissant de la sorte.

Et qui paie? Dans le cas de la fonction publique: les citoyens. Dans le cas des entreprises privées syndiquées? Les citoyens, encore une fois; souvent par des hausses de tarifs dûes à l’improductivité de certains employés ou encore, par un piètre service dispensé « à reculons » par un « intouchable » qui travaille un œil sur sa montre et l’autre sur sa convention collective… quelle honte!

Nous avons tous été à l’école et nous nous rappelons de nos meilleurs professeurs mais certains d’entre-nous n’arrivent cependant pas à oublier les pires. Ces profs syndiqués jusqu’aux oreilles, nonchalants et désabusés devant des contenus de cours qu’ils baragouinaient sans vraiment les comprendre.

Et oui, il y aurait un spectaculaire ménage à faire chez les syndiqués, notamment dans la fonction publique. Il ne faut pas nécessairement éliminer des structures utiles mais simplement retirer les « pommes empoisonnées » du proverbial panier pour que ces unités renouent avec un minimum de productivité et de ce fait, de légitimité.

Les syndiquées, pour leur part, se tirent une balle dans le pied en tolérant que leurs syndicats célèbrent quotidiennement la plus totale insignifiance des plus paresseux d’entre eux en les récompensant avec la sécurité d’emploi (d’où le terme « intouchable ») et des salaires généralement plus élevés que la moyenne — c’est contre-productif pour tout le monde et pourtant, les syndicats continuent de se cogner la tête dans le mur en répétant qu’ils suivent le bon chemin. Quel délire.

Autrement dit, oui au principe de la syndicalisation lorsqu’elle permet aux travailleurs de faire contrepoids à un employeur abusif mais non lorsque ça signifie que tous les incompétents pourront empoisonner leur milieu de travail sans aucun risque de se faire ramener à l’ordre.

En tant que société, il faut savoir récompenser les meilleurs et donner des incitatifs aux autres pour qu’ils s’améliorent.

Qu’ils le fassent consciemment ou non, les syndicats du Québec donnent des incitatifs aux travailleurs parmi les plus incompétents (et qui misent sur l’ancienneté) pour qu’ils continuent à pourrir « le système » de l’intérieur… comme s’ils avaient une sorte d’agenda caché — enfin bref, les syndicats doivent se resaisir, et vite.

S’ils ne le font pas, ils perdront tout appui dans la population et pourraient, s’ils n’y prennent garde, tout perdre.

Tags: syndicats, solidarité syndicale, conventions collectives, improductivité, incompétence, incitatifs au travail, intouchables, agenda caché, employés paresseux, syndicalisation, ancienneté, québec

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