Les prix des maisons encore trop élevés

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Maisons dans un quartier résidentiel

Les jeunes familles de Lévis doivent redoubler d’ingéniosité pour augmenter leurs revenus afin d’en arriver, un jour, à pouvoir considérer l’achat d’une maison.

Dans les faits, un appartement demeure la seule alternative pour les jeunes familles parce qu’une maison, habituellement entre 250k$ et 450k$ demeure hors-d’atteinte, au plan financier.

Déjà qu’avoir des enfants est un investissement important, trouver le moyen d’économiser en vue d’avoir une maison devient un projet à long et même, très long terme. C’est doublement frustrant parce qu’en plus de payer un loyer « dans le vide », la jeune famille ne peut pas compter sur la capitalisation de sa maison pour passer au travers des coups durs de la vie ou encore, un jour, d’en tirer un bénéfice en la vendant.

Ainsi, à Lévis, on voit se développer un marché très lucratif d’appartements pendant que les maisons, bien trop dispendieuses, demeurent dans le domaine du rêve, pour une majorité de jeunes familles.

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Dans les faits, la société laisse les jeunes famille à leur sort.

Fut une époque où il était normal et POSSIBLE d’avoir une petite maison pour élever sa petite famille. Plus maintenant.

Les jeunes familles qui peuvent se payer des maisons, à Lévis sont généralement choyées par le destin. Ce n’est plus un achat qui va de soi. Dans les faits, on voit des jeunes familles qui reçoivent un héritage providentiel ou encore, un conjoint gagne un énorme salaire (comme les médecins et les avocats) ce qui explique qu’ils peuvent obtenir rapidement un hypothèque et ainsi poursuivre leur enrichissement beaucoup plus facilement.

Mais pourquoi les jeunes familles moins chanceuses devraient-elles être forcées de rester dans de petits appartements pour élever leur famille alors que des milliers de grandes maisons sont VIDES six (6) mois par année, notamment en raison des « snow birds » qui passent l’hiver dans le Sud? Parce que notre société a permis l’apparition d’une bulle spéculative dans le secteur immobilier résidentiel.

Parce qu’à Lévis, comme ailleurs, la valeur des maisons n’a RIEN à voir avec leur réelle valeur. Tout est une question de spéculation où la proximité de tel ou tel service fait exploser la valeur. Et la ville de Lévis est juste trop heureuse d’envenimer la situation en haussant les valeurs des maisons… pour refléter une situation spéculative… mais où la ville s’en met plein les poches.

Et même ceux qui ont des maisons commencent à trouver que les taxes coûtent cher. Sans compter les taxes scolaires, les autres frais et tout ce que ça coûte d’entretenir une maison (pensons à la toiture, l’habillage des fenêtres et ainsi de suite).

Ne serait-il pas utile, pour aider les jeunes familles de notre ville à accéder à la propriété, d’imaginer des mécanismes qui leur permettraient de le faire sans devoir accumuler 50k$ avant de pouvoir le faire?

C’est insensé de voir autant de maisons vides avec des personnes plus âgées qui, au fond, seraient bien plus à leur aise dans des appartements pendant que les appartements en question sont surpeuplés, avec de jeunes familles qui ne savent plus où installer les enfants parce que ces endroits —les seuls qu’ils peuvent se payer— sont TROP PETITS pour eux… et assurent qu’ils vont aller en s’appauvrissant parce qu’ils ne détiennent AUCUNE ÉQUITÉ, en habitant là.

Plusieurs jeunes familles éclatent devant l’évidence qu’un conjoint qui ne gagne pas assez ne permettra jamais d’avoir accès à une maison. Le conjoint qui part (souvent LA conjointe) ira trouver un meilleur parti qui a déjà une maison et qui peut y avoir accès, via son salaire beaucoup plus élevé.

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Dans la « vraie vie », c’est comme ça que ça se passe.

L’argent s’accumule bien plus facilement pour quiconque a une maison parce que l’équité augmente à chaque paiement de l’hypothèque alors qu’à chaque paiement de loyer, il n’y a qu’un appauvrissement progressif.

Et en ce moment, à Lévis, c’est la route de l’appauvrissement progressif d’un grand nombre de jeunes familles qui a été choisi par une administration municipale de plus en plus coûteuse qui voit à son propre enrichissement et non à l’aide qu’elle pourrait apporter aux jeunes familles qui rêvent d’accéder à la propriété.

L’achat d’une première maison, à Lévis, devrait faire partie des priorités, à la ville.

Ce n’est PAS le cas, en ce moment.

Bâtir des habitations LOCATIVES à loyers modiques (qui ne sont pas si modiques que ça parce directement liés aux salaires des locataires) et des blocs à appartements, c’est ça qui semble importer le plus, à Lévis.

La fameuse DENSIFICATION URBAINE en cours va d’ailleurs contribuer à faire exploser le prix des propriétés et ainsi repousser encore plus loin la possibilité, pour une jeune famille d’avoir une maison.

En fait, c’est tellement impossible, financièrement, pour ces jeunes familles d’avoir leur propre maison qu’elles n’auront plus d’enfants à la maison lorsqu’elles auront enfin assez accumulé d’argent pour une mise-de-fonds. Et là, l’achat d’une maison n’aura plus sa raison d’être!

On peut facilement imaginer que les enfants de ces jeunes familles devront rester, eux aussi, dans des logements ce qui assurera leur appauvrissement, à vie.

C’est ça l’avenir de Lévis?

Des maisons pour les riches et les privilégiés et des appartements pour « les autres »?

Dans les faits, c’est à ça que ça ressemble. Si tout le monde avait des parents très riches et de gros emplois très payants (ou très stables, comme dans la fonction publique), l’accès à la propriété serait plus simple mais là, avec des prix beaucoup trop élevés, il va falloir que les jeunes familles acceptent leur triste sort de locataires et qu’ils acceptent de s’appauvrir, eux et leurs enfants.

Les prix des maisons va continuer à augmenter si la ville de Lévis continue à maintenir artificiellement la rareté des terrains, surtout ceux qui devraient être destinés aux jeunes familles qui veulent faire l’acquisition d’une première maison.

Et vous, croyez-vous que les jeunes familles sont aujourd’hui victimes d’une conjoncture sociale et économique qui favorise l’option du logement plutôt que celui de l’accès à la propriété?

1 COMMENTAIRE

  1. Il ne faudrait pas, non-plus, oublier ceux qui s’hypothèquent pour une maison sans trop réaliser qu’ils paieront environ le double, pour celle-ci!

    Mathématiquement-parlant, tout prêt de 30 ans à 5,5% d’intérêt paiera le double, pour sa maison.

    Ainsi, une maison de 250K$ qu’on trouvait abordable représente, dans les faits, un achat de 500k$, à terme.

    Pas surprenant que les actuels propriétaires de maisons soient si désespérés pour faire grimper les prix, ils ne cherchent qu’à renflouer tout l’argent qu’ils ont englouti en INTÉRÊTS, payés aux banques!

    Alors au-delà de l’accès à la propriété, il faut travailler à faciliter l’accès ABORDABLE et FISCALEMENT ÉQUITABLE à celle-ci parce que sinon, c’est comme socialement signer un chèque en blanc aux banquiers.

    Et on voit où cette approche sans vision nous a mené, aujourd’hui.

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