Industries Davie et son intendance norvégienne

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On parle souvent des fleurons québécois qui se font acheter par des compagnies étrangères et qui, après l’acquisition, perdent presque tout pouvoir décisionnel local.

Il semble que les Industries Davie, dans une certaine mesure, fassent partie de ce lot puisque, depuis son acquisition par la firme norvégienne Teco Management qui s’est subsituée au Groupe Navimar depuis le début de l’année comme acquéreur potentiel, il semble que les relations avec les médias soient gérées —de manière exclusive— par ce qu’il convient d’appeler l’establishment norvégien.

Depuis mars 2008, moment où il a été nommé PDG d’Industries Davie, un individu nommé Steinar S. Kulen invite donc les médias québécois à le joindre sur son téléphone mobile… en Norvège!

Si vous êtes un média « local » et avez des questions à propos de la Davie comme, par exemple, le nombre exact d’employés, il vous faudra composer le 47-901-05698 pour tenter de joindre M. Kulen, un norvégien « pure laine », né en 1954 et diplômé de la Norwegian School of Management.

Rappelons que Steinar S. Kulen a remplacé Sigurd Lange, un autre norvégien, qui était en poste depuis le lancement du processus de rachat de Davie Québec Inc., en mars 2006.

Alors c’est qui, ce M. Kulen?

Selon le site web de la Davie, M. Kulen cummule près de 20 ans d’expérience de l’industrie maritime. Avant son arrivée à la Davie, il était président adjoint du secteur Navires marchands de Aker Yards ASA. De plus, il a été PDG de Kleven Maritime AS durant 5 ans, a occupé différents postes de direction chez Ulstein/Vickers/Rolls Royce Marine entre 1992 et 2001 et possède une grande expérience des entreprises industrielles.

Il s’agit donc d’un gestionnaire apparemment chevronné qui voit aux succès du chantier maritime Davie, à Lévis. La réceptionniste de Davie, la seule employés à laquelle j’ai apparemment « le droit » de parler, en tant que média, m’a confirmé qu’il voyageait régulièrement entre la Norvège, le Canada et d’autres destinations.

Avouez que pour un média « local », c’est un peu intimidant d’appeler le PDG sur son téléphone mobile! D’habitude, on parle aux « relations avec médias » qui ont un mandat plus ciblé de répondre à des questions, en somme, passablement anodines comme « le nombre exact d’employés ».

Alors pour obtenir des informations de la Davie, un média doit…

  • figurer le moyen d’appeler en Norvège (parce qu’en mettant « 1… » avant le numéro, ça ne fonctionne pas);
  • s’assurer de parler anglais parce que M. Kulen parle le norvégien et l’anglais (et les médias locaux ne parlent -pas- le norvégien);
  • payer pour un appel interurbain international qui, s’il est trop long, peut coûter assez cher (en l’absence d’un plan d’interurbains taillé sur mesure pour les appels en Norvège).

Tout ce branle-bas de combat pour connaître le nombre exact d’employés!

La réceptionniste (très gentille, par ailleurs) m’a confirmé qu’il y avait actuellement environ 1,000 personnes qui étaient sur le « payroll » mais les ressources humaines, elles, n’ont -jamais- voulu accepter mon appel, préférant me « pousser » vers leur PDG, Steinar S. Kulen — c’est à se demander si ce dernier leur fait tellement peur qu’ils ne veulent plus rien à dire à qui que ce soit et tout spécialement un média.

Alors voilà, tous ceux qui déplorent encore le fait que le Groupe Maritime Verreault et sa présidente, Mme Denise Verreault, n’aient pas eu la faveur des décideurs, en 2006, lorsqu’elle a voulu acheter le chantier savent que, désormais, Davie est une « créature norvégienne » et que les Québécois qui y travaillent n’y pèsent plus très lourd.

Enfin, disons que sur les 1,000-quelques employés qui y travaillent, de manière officielle, aucun d’entre-eux n’aurait apparemment eu le « droit légitime » de me dire, en tant que représentant d’un média, le nombre exact d’employés d’Industries Davie.

Et puisque je n’arrive pas à rejoindre M. Kulen, qui en toute franchise semble être un très sympathique individu, je suis incapable de vous dire, après toutes mes démarches, combien il y a d’employés, à la Davie. Le chiffre approximatif de 1,000 flotte ça et là mais ce n’est pas -LE- chiffre, malheureusement.

Il ne nous reste qu’à souhaiter tout le succès du monde à Teco, Davie, M. Kulen et tous ses employés qui semblent bien déterminés à faire du chantier de Lévis un symbole éclatant de réussite!

À noter que ceux qui s’intéressent aux destinées d’Industries Davie sont invités à lire l’excellent texte de Ronald Carré, écrit le 28 août 2008, concernant la conjoncture à la Davie depuis son achat par Teco Management, en réponse à la nouvelle voulant qu’Investissement Québec soit disposé à tendre la main au chantier maritime lévisien.

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