S’hyperspécialiser ou mourir

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Spécialiste en informatique

Comme si le salaire minimum n’était pas déjà un assez gros « racket » pour la jeunesse québécoise, voilà que l’hyperspécialisation vient achever les travailleurs qui rêvaient de lendemains meilleurs.

Les institutions académiques se contorsionnent pour hyperspécialiser leurs programmes de formation afin de se distinguer de la concurrence, d’une part mais aussi pour adresser des niches de marché de plus en plus spécifiques. Ce faisant, ces institutions contribuent à l’accélération de l’hyperspécialisation où l’on retrouve des situations de plus en plus absurdes comme celles où une secrétaire ne peut plus travailler dans le « réseau de la santé » si elle ne porte pas le titre de « secrétaire médicale ».

Et la bêtise humaine va dans les deux sens parce que la « secrétaire médicale », dûment « qualifiée », ne pourra jamais se replacer comme « secrétaire juridique » ou encore, comme « secrétaire de direction » qui ont désormais leur propre formation hyperspécialisée.

Autrement dit, c’est le délire total où les travailleurs hyperspécialisés se réclâment d’une plus grande compétence pour des tâches extrêmement spécifiques mais où les compétences générales tendent à disparaître, accélérant d’autant plus l’isolement professionnel des uns et des autres, nuisant de manière considérable à la mobilité des travailleurs, du moins, entre les différents domaines d’emploi.

Un travailleur spécialisé dispose typiquement de qualifications plus exclusives et peut donc commander un salaire plus élevé mais le récent mouvement mondial vers l’hyperspécialisation ne s’accompagne plus nécessairement d’une bonification de la compensation mais plutôt d’un accès, ou non, à un domaine d’emploi donné.

Autrement dit, ceux qui s’hyperspécialisent doivent souvent assumer de lourdes dettes d’études sans nécessairement avoir l’assurance de recevoir un salaire plus élevé mais plutôt un simple « accès » aux emplois d’un domaine où l’hyperspécialisation est devenue un prérequis obligatoire.

Les Québécois ont accepté l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) en pensant qu’il s’agirait d’une bonne chose mais aujourd’hui, nous avons compris que ce n’était qu’un piège où les Canadiens —et— les autres citoyens des pays partenaires de l’accord (Américains et Mexicains) ont perdu, sur presque tous les plans.

L’ALÉNA est un outil politico-administratif conçu pour paver la voie vers la mondialisation des échanges, des règles et du contrôle des transnationales qui désormais, ne voient plus l’humain derrière leur titre fourre-tout de « ressources humaines » qu’ils n’hésitent pas à exploiter au maximum avant de les laisser tomber au pire moment pour aller exploiter d’autres « ressources humaines », ailleurs.

La « libre-échange » n’avantage aucun citoyen et en ce sens, Brian Mulroney nous a vendu à rabais aux élites du nouvel ordre mondial en faisant entrer le Canada dans cet accord unilatéralement biaisé en faveur des transnationales. Ce qu’il nous faut, ici et ailleurs, ce sont des traités de « juste-échange » où chaque échange peut avoir lieu dans la mesure où il a lieu dans le meilleur intérêt mutuel des « partenaires ». Brian Mulroney et tous ceux qui l’ont suivi n’ont évidemment aucun intérêt à suivre cette voie plus raisonnable et juste puisque leurs « patrons » ont exigé le contrôle total, via leurs transnationales privées qui sèment la misère partout où elles s’installent.

Plus généralement, l’hyperspécialisation est une extension naturelle du plan d’isolement systématique des individus car un travailleur hyperspécialisé finit nécessairement par n’être qualifié que pour une poignée d’emplois et lorsque ceux-ci disparaîssent, ces individus sombrent vite dans la pauvreté et deviennent ainsi très faciles à manipuler, contrôler et dominer — ce qui est l’objectif du nouvel ordre mondial.

Alors voilà que des millions de travailleurs québécois se voient forcés de s’hyperspécialiser pour décrocher ou conserver un emploi.

Si ces millions de travailleurs refusent de s’hyperspécialiser, ils risquent de ne plus satisfaire aux nouveaux standards de leur employeur et là, s’ils en viennent à perdre leur emploi dans un contexte où les gens non-hyperspécialisés n’arrivent même plus à obtenir des entrevues, ils pourraient finir par en mourir.

Remarquez que c’est exactement là l’objectif du nouvel ordre mondial, cette élite sombre dont fait partie la Reine Élizabeth II, son mari, son fils et toute une nuée de sympathisants plus ou moins « connectés » via des organisations subversives et malveillantes comme Bilderberg, le CFR et le SPP.

Plus les humains souffrent et meurent, plus les puissants de ce monde peuvent nous conserver dans notre relative médiocrité tout en nous exploitant au maximum, sur tous les fronts.

Imaginez si nous placions l’humain au centre de tout au lieu de laisser des règles arbitraires prendre le dessus sur notre bon jugement — notre monde serait bien plus à notre image qu’il ne l’est, en ce moment.

Mais bon, l’hyperspécialisation étend ses tentacules à mesure que des offres d’emploi hyperspécialisées paraîssent et que des travailleurs, désespérés de trouver un « bon » emploi finissent par accepter de consacrer une ou plusieurs années de leur vie à étudier, dans le domaine de l’hyperspécialisation choisie.

Pour bien faire, les Québécois devraient dire NON à toute hyperspécialisation.

C’est ridicule de confiner l’humain, un être aux milles facettes et aux capacités virtuellement infinies, confiné au rôle de proverbial « tourneur de boulon », le long d’une chaîne de production hyperspécialisée.

L’homme moderne doit tendre à se réaliser pleinement et non à s’auto-confiner dans une prison professionnelle de plus en plus petite et contraignante, avec des « mises-à-jour » continuelles et divers « tests de contrôle » où chaque jour de travail peut être le dernier parce que le plus récent test était plus difficile que les précédents.

Dans tout ça, les transnationales ont le beau jeu et peuvent utiliser le fait qu’un travailleur n’est pas (encore) hyperspécialisé pour réduire son salaire au minimum et lorsqu’il a obtenu le premier niveau d’hyperspécialisation, lui faire passer moultes étapes (de formation hyperspécialisée) avant de lui verser un salaire décent et ce, sur une ou plusieurs années, voire même des décennies.

Sérieusement, les amis, l’hyperspécialisation peut paraître attrayante mais elle devrait être intégrée en tant que composante d’un ensemble de tâches infiniment plus riches que celles typiquement assignées au travailleur hyperspécialisé qui répète toujours les mêmes procédures et qui finalement, en vient à perdre une large part de son humanité, troquée contre un emploi-prison où chaque pas de plus dans le piège de l’hyperspécialisation l’éloigne du grand chemin menant à sa réalisation pleine et entière, en tant que personne « normale ».

Le Québec a besoin de travailleurs qui peuvent penser par eux-mêmes et qui sont capables d’apprendre des métiers, plus ou moins spécialisés, au fil du temps. Les sociétés qui auront choisi le chemin de l’hyperspécialisation finiront par en payer le prix.

Faisons en sorte que notre marché de l’emploi soit à l’image des humains qui constituent notre société et où on ne trouve AUCUN humain « hyperspécialisé » puisque celui ou celle-ci deviendrait rapidement dysfonctionnel, en tous points.

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