Attaquer les cancers avec des virus

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Virus de la grippe qui attaque le cancer de la vessie

Une recherche publiée dans la revue Nature Medicine explique que l’administration d’un virus modifié —spécialement conçu pour cibler les cellules cancéreuses— peut induire une réponse thérapeutique chez les patients atteints de cancers du foie.

Voilà un pas de géant dans le développement de la virothérapie anticancéreuse, une nouvelle approche prometteuse pour le traitement du cancer. La biochimie de pointe au service des gens atteints du cancer!

Il faut savoir que le potentiel infectieux des virus vient de leur capacité à pénétrer à l’intérieur des cellules, à s’y reproduire en grandes quantités afin de répandre les nouvelles copies du virus qui, au passage, détruisent les cellules infectées.

Généralement, les virus prennent temporairement possession d’une partie du corps et causent des effets négatifs comme la fièvre, la toux, les rougeurs, les boutons et même, une faiblesse généralisée. On dit alors que la personne affectée est malade. Pour faire face à cette agression virale, le système immunitaire est rapidement mobilisé ce qui réduit la durée des effets de l’infection.

Le cycle de reproduction virale représente une avenue thérapeutique de choix puisque les virus possèdent la capacité innée de détruire les cellules du corps alors ne pourrait-on pas envisager de modifier biochimiquement leur structure afin qu’ils ne s’attaquent qu’aux cellules cancéreuses? La modification permettrait d’éliminer les cellules cancéreuses tout en épargnant les cellules saines.

Ce serait la recette la plus mortelle… contre les cancers!

Sommes-nous à la veille de voir naître une industrie des virus anticancéreux?

Il faudrait le demander au Dr John Bell de l’université d’Ottawa qui a joué un rôle de premier plan dans le développement de ces virus oncolytiques. En utilisant un virus qui a été utilisé pour la vaccination contre la variole (le virus de la vaccine) comme point de départ, le Dr Bell et son équipe ont réussi à modifier le virus pour qu’il infecte spécifiquement les cellules cancéreuses et relâche dans la tumeur de grandes quantités de GM-CSF, une molécule dite cytokine qui stimule le système immunitaire.

Lorsqu’administré à des patients (par voie intraveineuse) qui sont atteints de différents types de cancers, ce virus baptisé Pexa-Vec (JX-594) est capable d’infecter les cellules tumorales et de s’y propager, sans danger pour les tissus sains. Il s’agisait (en novembre 2011) d’une découverte majeure pour deux raisons. Premièrement, le virus Pexa-Vec peut atteindre spécifiquement les cellules cancéreuses et deuxièmement, l’administration du virus via la circulation sanguine pourrait atteindre l’ensemble des cellules tumorales qui sont disséminées dans l’ensemble du corps.

Des résultats récents confirment le potentiel thérapeutique de ce type de virus oncolytique.

Au cours d’une étude portant sur des patients atteints d’un cancer du foie (carcinome hépatocellulaire), ils ont observé que l’administration du virus Pexa-Vec provoquait son accumulation dans les tissus cancéreux et une induction significative de la réponse immunitaire anti-cancéreuse.

Encore plus important, les chercheurs ont observé que les seize (16) patients ayant reçu les doses les plus élevées du virus présentaient une survie deux fois plus élevée que ceux traités aux doses les plus faibles. Dans les deux cas, les traitements ont été très bien tolérés avec des effets secondaires mineurs et de courte durée (symptômes de type grippal, de un ou de deux jours).

On comprend pourquoi la virothérapie anticancéreuse fait l’objet d’un grand nombre d’essais cliniques, dans plusieurs régions du monde. Le but étant de confirmer son potentiel thérapeutique même si on se doute qu’au final, les virus seront la méthode de choix pour terrasser les cancers.

On peut enfin entrevoir de la compétition pour les très coûteux traitements de chimiothérapie, de radiothérapie ainsi que les douloureuses chirurgies pour combattre les tumeurs cancéreuses. Notre budget-santé, au Québec, pourrait souffler un peu et on pourrait enfin sauver nos malades au lieu de les perdre au terme d’horribles souffrances aussi bien induites par les cancers que les effets secondaires des « traitements ».

Il faut retenir de cette avancée scientifique que l’imagination et l’ingéniosité de l’humain peuvent être mis à profit pour notre survie sur cette petit planète bleue.

En étant capables de transformer un organisme nuisible et dangereux pour la santé en une arme anticancéreuse destinée à sauver de nombreuses vies humaines, nous prouvons notre détermination à vaincre le cancer, pas seulement à le « traiter ».

En tant que société, il va falloir éviter que cette méthode thérapeutique ne tombe entre les mains de la mafia pharmaceutique qui, en ce moment, nous extorque des sommes astronomiques pour « traiter » nos cancéreux. Cette idée-là, il faut la « nationaliser » pour que tout le monde puisse y avoir accès, à peu de frais.

Si c’est vrai qu’une vie humaine n’a pas de prix, les compagnies pharmaceutiques ont rapidement compris qu’il y avait moyen de profiter du malheur des autres… et ils en profitent, allègrement. Là, avec le Pexa-Vec, nous avons une occasion de s’extirper de leurs griffes pour mieux défendre notre santé lorsqu’elle est attaquée par le cancer.

Il faut appuyer le Dr John Bell —un Canadien— et son équipe pour que cette avenue thérapeutique soit utilisée aussi rapidement que possible pour sauver la vie des cancéreux, ici et ailleurs.

Nous avons, à portée de main, une opportunité inédite de promouvoir le Pexa-Vec afin qu’il contribue à vaincre le cancer — ça fait assez de centaines de milliards qu’on dépense en recherche, partout à travers le monde, pour une fois qu’on a une voie prometteuse, il faut l’appuyer!

Virus versus cancer

Pour ceux que le sujet fascine, il y a aussi cet article qui explique comment le virus commun de la grippe attaque le cancer de la vessie.

La recherche provient de l’université de Surrey, en Grande-Bretagne.

On apprend, via les travaux de Hardev Pandha, enquêteur principal de l’étude et professeur d’oncologie à l’université de Surrey que le coxsackievirus pourrait révolutionner le traitement pour les cancers de la vessie ainsi que les autres du même type.

Ce chercheur précise aussi l’urgence pour une nouvelle thérapie compte tenu que les méthodes actuelles pour « traiter » le cancer de la vessie sont à la fois inefficaces et toxiques, pour une proportion [non-précisée] des patients.

Et grâce au coxsackievirus, Harvey Pandha a constaté une élimination complète du cancer de la vessie en seulement une semaine, chez un de ses patients. Ce qui est encourageant pour quiconque combat un cancer de la vessie et veut conserver l’espoir d’une rémission complète.

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