L’imposture du pointage de crédit

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Femme avec une carte de crédit

Vous avez sûrement entendu parler d’Equifax ou de TransUnion car ce sont les deux agences canadiennes d’évaluation du crédit.

Si vous faites partie des millions de Canadiens qui détiennent une carte de crédit ou un quelconque prêt dans une institution financière, soyez assuré qu’eux vous connaissent et surveillent l’historique de votre crédit.

Les données entretenues par Equifax ou TransUnion servent à vous accorder ou non du crédit à la consommation (via des cartes de crédit), des prêts contractés auprès d’institutions financières, une hypothèque ou même, un prêt pour votre automobile.

Qu’importe votre état de santé financière anticipée, ces agences d’évaluation du crédit concentrent leurs efforts sur vos performances financières passées. Ainsi, une personne ayant eu des difficultés financières dans le passé se verra généralement refuser tout accès au crédit et s’il y a accès, le taux d’intérêt risque d’être beaucoup plus élevé et les conditions fort contraignantes.

Ces deux agences reçoivent leurs informations, à votre sujet, via les institutions financières (ou tout autre prêteur « participant »). Dès que vous contractez un prêt, il y a de fortes chances pour qu’il soit consigné par ces agences qui revendront ensuite ces données, aussi souvent que des prêteurs voudront les acheter, pour mieux vous qualifier.

En 2011, il n’est pas rare de voir des employeurs commander le rapport de pointage de crédit d’un employé pressenti afin d’obtenir un portrait plus complet de ses « capacités ». Rares sont les travailleurs qui peuvent se permettre de refuser à l’employeur une telle enquête sur leur personne alors au fil du temps, il se produit une sorte de banalisation du phénomène même si, au fond, aucun patron n’accepterait que ses employés voient SON dossier de pointage de crédit!

Même chose pour louer un appartement ou acheter un objet de valeur. Le recours au pointage de crédit a lieu couramment.

Il arrive même qu’une tante qui travaille dans une institution financière accède aux demandes d’un autre membre de la famille (par exemple, le père) pour savoir comment un autre membre de la famille gère son crédit (par exemple, sa fille qui vient de finir l’université). Les mécanismes visant à prévenir ce type d’abus ne sont pas hermétiques et du moment que les agences d’évaluation du crédit reçoivent leur dû, le « service » est rendu sans autre délais ou complication.

Est-ce assez pour qualifier la « business » du pointage de crédit d’imposture?

Pas tout à fait car vous avez été « consentant » avec ce cirque financier, depuis le premier jour où vous avez reçu du crédit, d’un prêteur « participant » alors même si les pratiques de ces agences sont chaudement contestées, nous ne sommes pas encore rendus au statut d’imposture mais avec ce qui suit, on y arrive.

Le problème avec les agences d’évaluation du crédit, c’est leur obsession à multiplier les embûches pour vous empêcher, en fin de compte, d’avoir un accès plein et entier à votre dossier de crédit.

En clair, les agences d’évaluation du crédit cumulent de l’information sur vous et font des MILLIARDS de dollars annuellement, sur votre dos et en retour, refusent de vous donner le plein accès à ce qu’elles colportent, à votre propos. Et ne leur demandez même pas de vous compenser pour l’utilisation qu’elles font de votre identité et de votre historique financier! Elles gardent 100% des bénéfices et font ce qu’elles veulent avec vos données (vous pouvez vous plaindre mais elles peuvent refuser de vous entendre, par divers moyens plus ou moins créatifs mais toujours aussi pénibles, pour vous).

Là, on est rendu à l’imposture.

Bien sûr, vous pouvez de décider de sauter dans les cerceaux d’Equifax ou de TransUnion pour obtenir votre rapport de pointage de crédit annuel, sans frais par la poste (mais le pointage de crédit ne sera PAS compris et ça pourrait être très long) ou avec frais, via l’internet.

Il faudra donc PAYER pour avoir l’opportunité de comprendre, dans un délais « juste et raisonnable », pourquoi un ou plusieurs prêts vous auraient été refusés!

C’est le monde à l’envers…

Ce sont les agences d’évaluation du crédit qui devraient VOUS PAYER pour avoir le droit de colliger des informations financières à votre sujet. De plus, elles devraient vous donner un accès PERMANENT à votre dossier de crédit pour que vous puissiez y modifier toute information que vous jugez erronée. Vous devriez aussi avoir le droit de faire fermer votre compte de pointage, sans avoir à fournir de raison car il s’agit d’informations colligées sur votre personne.

Vous commencez à comprendre l’ampleur de l’imposture?

Que fait le gouvernement du Canada pour contrer les innombrables abus nés de dossiers de crédit mal tenus? Rien. Et quel recours avez-vous? Dans les faits, vous devrez affronter les agences d’évaluation de crédit par vos propres moyens et là, bonne chance. Ces agences font appel aux meilleurs avocats pour vous rappeler que vos informations ont été acquises « légalement » et qu’ils sont dans leur droit de les revendre à quiconque en fait « légalement » la demande.

Nos élus font preuve d’irresponsabilité ou d’aveuglément volontaire en livrant les Canadiens à ce jeu cruel du pointage de crédit qui, au fond, a lieu derrière des portes closes et pour l’essentiel, dans le meilleur intérêt du prêteur et non de celui ou celle qui est fiché.

Et que risquent ces deux agences si elles répandent des faussetés à votre sujet?

Absolument rien.

Ces agences pourraient vous empêcher d’obtenir du crédit, tout au long de votre vie que vous ne pourriez rien faire contre elles sauf de vous mettre à genoux pour les supplier, à coups de formulaires et d’échanges téléphoniques ou autres, de rétablir les faits, en votre faveur. Comme ces agences n’ont aucune véritable conséquence à mentir sur votre compte, elles le font couramment et souvent, sans que vous ne le sachiez.

Dans un monde idéal, toute agence de crédit diffusant une information erronée à votre sujet devrait être tenue responsable et condamnée à payer un minimum de 25,000$ au consommateur lésé, directement, en plus d’une pénalité de cinq (5) fois le montant de crédit refusé en plus de devoir valider chaque nouvelle information avant que celle-ci ne figure au dossier, à vie.

Ça, ce serait plus « équitable » pour les consommateurs.

Mais il n’en est rien…

En ce moment, c’est une grosse farce qui a lieu sur le dos des gens qui désirent avoir accès au crédit.

C’est là qu’on voit que les institutions financières maintiennent un contrôle disproportionné sur nos vies via leur complicité, à peine voilée, avec deux agences d’évaluation du crédit dont l’historique n’a rien de reluisant. Qu’importe, ces agences continuent de répéter les mêmes « erreurs », unilatéralement à l’avantage des prêteurs, leurs principaux clients et vous, simples mortels, êtes toujours les perdants dans leur proverbial « casino-du-crédit ».

L’idée même d’une agence privée d’évaluation du crédit au Canada ne fait aucun sens.

Le crédit devrait être accordé directement par le gouvernement du Canada, sans intérêt, via la Banque du Canada, au profit des Canadiens qui démontrent qu’ils en ont besoin, tout simplement.

Nous n’avons PAS besoin des banques et encore moins des agences d’évaluation du crédit qui contribuent à concentrer la richesse entre les mains des cosmocrates, souvent basés à l’étranger, qui se réjouissent de voir que les ultra-riches paient des taux d’intérêts aussi bas que possible alors que les pauvres sont la cible des taux d’intérêts les plus élevés qui soient (souvent 29,9% par année, et plus).

Le plan des cosmocrates du crédit est simple: donner l’impression qu’il n’y a que par le crédit qu’un consommateur peut « exister » (par opposition à l’accumulation d’équité) et ensuite, qu’il doit se conformer à des exigences inhumaines pour continuer d’y avoir accès. On s’entend que les centaines de milliards de dollars « accordés » par les Conservateurs de Stephen Harper lors du mini-crash de février 2009 (quelques 200 milliards « déclarés », en tout) prouvent que les institutions financières de Bay Street n’ont pas à se soucier de rembourser leurs prêts en souffrance… ce sont les CONTRIBUABLES CANADIENS qui les ont « sorti du trou » mais quand ces mêmes contribuables veulent avoir accès à un peu de crédit, au moins « problème », c’est non!

À ce point-ci de l’article, si vous ne voyez toujours pas l’imposture du pointage de crédit, au Canada, c’est que vous n’avez tout simplement pas été attentifs.

Vous, cher lecteur, n’êtes qu’un numéro.

Un banal numéro, aux yeux des agences d’évaluation du crédit.

Vous êtes un « poste de profit » qui faites sonner leur caisse à chaque fois qu’ils vendent VOTRE information financière.

Par votre insouciance ou votre méconnaissance de cette gigantesque arnaque qui a lieu, sur votre dos, vous permettez tacitement que cette mascarade continue.

Les institutions financières font TELLEMENT DE FRIC avec ces agences que ça n’a juste aucun sens.

Par exemple, à chaque visite pour obtenir un prêt, même si le taux annoncé semble alléchant, vous ferez invariablement partie de ceux qui n’ont pas « une côte de crédit parfaite » et ainsi, vous devrez être pénalisés avec un « taux d’intérêt supérieur » pour « refléter le risque accru que vous représenter ».

Vous vous l’êtes sûrement fait passer, ce proverbial sapin-là. Et vous n’avez rien dit parce que vous aviez honte et que vous aviez besoin du crédit, plus que tout, à ce moment-là. Et depuis ce jour, l’institution financière vous vampirise les poches, en toute légalité!

Si vous ne voyez pas à quel point le système financier vous opprime, c’est que vous croyez être « au-dessus de la game » mais vous ne l’êtes pas et si ce n’est pas vous qui êtes pénalisé par le jeu du pointage de crédit, c’est votre conjoint(e), vos enfants, vos parents et vos amis. Tout le monde perd au jeu du crédit, fixé selon des règles arbitraires déterminées (et continuellement changées) derrière les portes closes des agences d’évaluation du crédit… sauf les institutions financière, et les agences, elles-mêmes.

Les politiciens ont PEUR de vous défendre.

Ils ont peur parce que vous comprenez tellement mal cette arnaque que vous risquez de les ridiculiser s’ils prennent votre défense. Alors, ces politiciens qui auraient pu devenir vos héros-sauveteurs finissent par accepter le discours « en canne » des lobbys d’intérêts privés de Bay Street qui insistent pour que des « règles claires » soient appliquées à tous ceux qui veulent avoir « accès au crédit ».

Si les « grands médias » avaient le courage de parler des vrais enjeux derrière les agences d’évaluation du crédit, les consommateurs verraient le vrai visage de la bête qui leur cause autant de tourment, tout au long de leur vie, à eux et à tous ceux qui les entourent.

À moins que vous ne preniez vos choses en main et confrontiez les agences d’évaluation de crédit avec leurs pratiques douteuses, elles vont continuer à faire de l’argent sur votre dos et vous allez continuer de vous appauvrir, à cause d’elles.

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