Vous ne devriez pas tolérer… ça!

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Femme qui rêve

Au Québec, comme ailleurs dans le monde, nous recherchons la paix et une certaine forme de stabilité tout en faisant en sorte que notre coin du monde soit propice à l’émergence de belles opportunités individuelles et collectives.

Pour arriver à s’accomplir, nous acceptons parfois de tolérer des situations autrement intolérables en se disant que c’est temporaire ou qu’en fin de compte, ce n’est pas si mal que ça.

Mais…

Trop souvent, ce qu’on tolère nous ronge, petit à petit ou d’un coup, selon les contextes. Dans tous les cas, en tolérant ce qu’on ne devrait pas, on se fait du mal à soi-même et collectivement, on perd des fenêtres d’opportunité pour améliorer notre sort.

Par exemple, un docteur diplômé en Afrique qui arrive au Québec ne pourra pas pratiquer à moins de reprendre l’essentiel de ses études. Est-ce une bonne chose pour ce médecin de tolérer des règles bureaucratiques qui l’empêchent de pratiquer son métier? Est-ce une bonne chose pour nous, en tant que société d’accueil? Peut-être car la formation en Afrique n’est pas la même qu’au Québec et selon les experts, ça pourrait mettre la santé ou la vie des patients en danger. D’autres pensent que c’est une façon de neutraliser la compétition venue d’ailleurs, pour les médecins pratiquant ici. Il y a peut-être du vrai dans ces arguments mais en même temps, le docteur diplômé à l’étranger, lui, ne peut faire autrement que de réfléchir à sa tolérance des règles qui existent ici. C’est à lui de voir ce qui représente le bon choix. Tolérer ou vivre autrement, sans devoir tolérer des règles plus ou moins arbitraires qui ont un effet sur sa vie.

Quand on parle de tolérance, on comprend vite que c’est un thème au spectre assez large. En ce sens, on peut faire l’inventaire de différentes situations qu’il pourrait être opportun de ne pas tolérer.

Posez-vous la question si vous seriez prêts à tolérer…

  • Un emploi que vous détestez;
  • Négliger votre santé et ne pas bien prendre soin… de vous;
  • Vivre sans prendre du plaisir ou vous amuser;
  • La peur du changement (dans le sens d’évoluer);
  • Les personnes qui vous rabaissent et ne vous considèrent pas;
  • L’ignorance, le négativisme et sa suite logique, le pessimisme;
  • Un environnement physique ou humain qui vous tire vers le bas;
  • Ne pas vivre vos rêves; ou
  • Vivre en renonçant à vos valeurs profondes.

La plupart d’entre-nous savons déjà qu’on tolère une ou plusieurs de ces situations et même si tout va bien, maintenant, on est déjà passé par là et rien ne dit qu’on n’y retournera pas, un jour.

En fait, la tolérance qu’on accorde à des situations normalement intolérables fait appel à notre force intérieure pour les supporter mais aussi à notre espoir qu’un jour meilleur nous permettra de s’extirper de ce qui nous complique la vie au point de devoir tolérer quelque chose, malgré notre meilleur jugement qui nous avise autrement.

Prenez le point concernant nos rêves. On en a tous, des rêves! Petits et grands, il arrive qu’on mette nos propres rêves sur la glace le temps de réaliser le rêve de quelqu’un d’autre. Combien d’entre-nous occupons un emploi où l’on travaille à la réalisation du rêve d’un employeur en échange d’une paie aux deux semaines? Au Québec, nous sommes des millions à jouer le jeu du « métro-boulot-dodo » pour que les rêves d’un ou plusieurs tiers deviennent réalité. On aime à penser qu’il y a un peu de nous dans le succès de cet autre rêve mais au fond, ça nous affecte de savoir que notre rêve, celui qui donne un sens profond à notre vie, ce rêve personnel, lui, n’avance pas. On tolère de ne pas réaliser son rêve de vie mais on justifie ça avec de « bonnes raisons », en partie pour ne pas avoir l’impression que notre vie a été un peu futile, en regard de nos propres rêves (ou aspirations).

Jusqu’à un certain point, on est prêts à se battre pour une cause mais à partir du moment où l’on a plus l’énergie, l’argent ou les ressources pour ce faire, on finit par glisser dans une zone où l’indifférence et l’épuisement nous disposent à tolérer l’intolérable. On se dit parfois que d’autres prendront le relais pour dénoncer une situation intolérable et s’ils ont du succès à résoudre les problèmes, nous n’aurons peut-être plus à tolérer ça, dans l’avenir.

Par exemple, le cas d’une mère indigne qui rabaissait toujours son enfant qui, même devenu grand, souffrait de cette pratique malsaine et toxique. L’enfant tolérait ça, un peu par habitude. L’enfant voulait confronter sa mère et tenter de changer les choses mais rien ne changeait, malgré les échanges pourtant initiés de bonne foi. L’enfant était profondément triste de ces abus en provenance de sa mère qui, elle, semblait insensible aux torts qu’elle causait à son enfant. L’enfant a donc espéré voir émerger une solution provenant de l’externe pour régler ce problème qui l’emmenait à tolérer l’intolérable mais l’histoire raconte que c’est à la mort de la mère que l’enfant a finalement pu cesser de tolérer les abus de sa mère qui n’était plus là pour en remettre. Enfin! Dans ce cas, l’enfant aurait préféré régler les choses avec des mots mais c’est plutôt la mort, un évènement hors de notre contrôle, qui a mis fin à l’abus comme quoi chaque situation est différente et en matière de tolérance, il appartient à chacun d’user de son bon jugement pour continuer à vivre malgré la souffrance qu’une situation peut engendrer.

Ça nous ramène à la question de ce que vous seriez prêts à tolérer.

Tolérer un emploi que vous détestez, c’est quelque chose qui peut être changé si l’on est disposé à considérer des alternatives. Au pire, réglez les problèmes de quelqu’un d’autre, en échange d’une compensation correcte, en étant à votre compte, sans les embêtements liés à un milieu de travail qui vous étouffe ou vous rend malheureux.

Même chose pour votre santé, voyez-y car personne d’autre n’y verra pour vous, à moins de rares exceptions où des proches vous aiment au point de vous confronter à propos de votre poids, de votre alimentation ou de vos choix de vie, en regard de votre santé.

Ne tolérez pas de ne pas être en aussi bonne santé que vous pourriez l’être ou alors, prenez-vous en main dès que vous le pouvez.

Pour le plaisir, c’est absolument vital. Rire, c’est célébrer la vie. Pleurer aussi peut faire le plus grand bien et nous libérer de différents stress qui auraient pu nous éloigner des moments de plaisir, dans notre vie. Tolérer de ne pas être heureux est un pari risqué car sans plaisir, à quoi bon vivre? Il faut se garder de petits plaisirs, rien que pour se rappeler à quel point nous ne savons rien (dans le grand schème des choses) mais que ce que nous savons peut nous faire grandir… et rire!

En refusant de tolérer l’intolérable, nous avançons vers notre pleine réalisation et chemin faisant, nous aidons aussi les autres, ne serait-ce qu’en devenant une inspiration, pour eux.

Le succès engendre le succès et c’est pourquoi il faut cesser de tolérer ce qui nous fait mal, à soi et aux autres.

Une personne qui va bien et qui s’est libéré de plusieurs éléments négatifs, dans sa vie, contribue à créer et maintenir une société plus heureuse qui a davantage de chances de réussir tout ce qu’elle entreprend.

Par exemple, combien de fois entendons-nous parler du prix de l’essence qui est trop élevé. Pourtant, nous le tolérons! Nous continuons à utiliser nos véhicules et nous travaillons plus d’heures que jamais pour épancher la soif de nos véhicules pour de l’essence. On sait que cette énergie non-renouvelable nous coûte cher individuellement et collectivement, ne serait-ce qu’en pollution et en effets sur la santé mais au fond, on tolère l’essence et son prix élevé parce qu’on a pas encore choisi d’agir pour s’en libérer. Certains visionnaires utilisent déjà de l’éthanol et non, ça ne prends pas du maïs qu’on aurait autrement pu manger, c’est une solution très efficace pour faire avancer nos véhicules sans pollution et presque sans usure, pour nos moteurs. Ceux qui sont tannés de tolérer le recours au pétrole pourraient donc prendre les moyens de faire progresser l’idée de distribuer l’éthanol… partout. Ce serait une façon intelligente de ne plus avoir à tolérer l’essence mais il faut s’y mettre pour que les choses changent!

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Autre exemple, l’eau. En ce moment, l’eau que nous buvons, c’est l’eau que nous avons déjà utilisé puis nettoyé pour être utilisée de nouveau. En fait, chaque verre d’eau que vous buvez a été bu avant et se bu après. Dans le contexte où nous devons absolument assurer la pérennité de l’eau (parce que sans eau PROPRE il n’y a pas de vie), pourquoi tolérer les grands industriels qui viennent polluer ce qu’il nous reste d’eau? Pourquoi tolérer des transnationales étrangères qui veulent venir faire de la fracturation hydraulique de nos sols, dans la vallée du St-Laurent pour en extraire du gaz de schiste? Pourquoi tolérer la pollution de l’eau dont nous avons besoin pour vivre?

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Certains disent que c’est pour l’argent mais cet argent, il y a bien d’autres façons de la gagner qu’en polluant notre eau. Il faut appliquer le principe de précaution, par rapport à tout ce qui touche à la pollution effective ou probable de l’eau et cesser de tolérer les pollueurs parce qu’ils nous font beaucoup de mal en polluant de l’eau qui devrait être protégées afin qu’on puisse la consommer sans risquer notre santé. L’eau est un bel exemple de tolérance du plus grand nombre en regard des intérêts privés qui en font un mauvais usage. Tolérer? Peut-être mais lorsqu’il est question d’eau, si on tolère trop les pollueurs, on pourrait se réveiller un matin avec de l’eau toxique partout mais beaucoup moins d’eau propre à boire.

Votre tolérance peut aussi être sollicités pour des situations comme…

  • Un chien qui aboie et dérange le voisinage;
  • Des voisins qui font jouer de la musique trop forte;
  • Un professeur qui n’enseigne pas bien;
  • Un patron qui déverse ses responsabilités sur vos épaules;
  • Une épicerie qui vend souvent des produits passés leur date de péremption; ou
  • Des rues pleines de nids de poules qui prennent du temps à être réparées.

Et les situations de vie où vous devez faire preuve de tolérance sont légion.

Il vous appartient de vous questionner par rapport à votre relation avec la tolérance. En comprenant mieux ses impacts dans votre vie, vous serez mieux outillé pour faire vos choix. Qui sait? Au passage, vous trouverez peut-être des idées pour régler des situations ce qui vous évitera, à l’avenir, d’avoir à les tolérer puisque vous les aurez réglées.

Nous sommes, pour la plupart, des être imaginatifs, pleins de ressources et animés de bonnes intentions alors si nous croyons que nous n’avons pas à tolérer quelque chose, c’est probablement qu’il est temps de passer à l’action. Qu’en pensez-vous?

1 COMMENTAIRE

  1. Quand vous ne faites rien de mal et qu on arrête pas de vous juger rabaisser critiquer ignorer insulter etc ça devient lourd bien souvent certaines personnes transposent leurs propres défauts ou insécurités sur les autres au lieu d évoluer de se remettre en question de s élever et élever

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