Sommes-nous vraiment plus en sécurité grâce aux radars-photo?

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Vous le savez probablement déjà, c’est aujourd’hui, le 19 août 2009, que les 15 installations de radars-photo du Québec (ainsi que ceux de Lévis) cessent d’émettre des avertissement et passent en mode « répressif » en émettant des amendes.

Et soyez avertis, ces amendes sont particulièrement salées grâce aux modifications législatives (du projet de loi 42) de la ministre Julie Boulet qui semble avoir planifié son coup à l’avance en gonflant de manière inédite les prix des amendes pour ensuite introduire son parc de robots de surveillance, le long de nos routes, au nombre de 15 (au coût de 600k$ [et plus], chacune).

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Mais en tant qu’automobilistes, il faut se demander si nous sommes vraiment davantage en sécurité grâce à ces radars-photo. Julie Boulet et Jean-Marie De Koninck s’imposent comme étant les grands défenseurs de ces appareils de surveillance mais tous les Québécois ne partagent pas nécessairement leur enthousiasme de voir s’établir « Big Brother » le long de nos routes parce qu’en remplaçant les agents de police par des robots, le gouvernement envoi le message qu’à l’avenir, la taxation va passer avant la sécurité.

Voici ce que vous devez considérer…

  1. Le temps « perdu » sera récupéré.
     
    • Bien que plusieurs automobilistes choisiront de ralentir lors de leur passage devant les radars-photo, ils se reprendront un peu plus loin parce que s’ils sont « en retard » (qu’importe la raison), ils voudront habituellement reprendre ces moments où ils ont dû ralentir.
    • Ce faisant, les radars-photo contribueraient à AUGMENTER le nombre d’accidents AILLEURS, sur le réseau routier et justifieraient, du coup, l’installation d’autres radars-photo… c’est très pervers comme vision des choses mais ce ne serait pas la première fois que certains administrateurs publics et élus s’y prennent de la sorte pour arriver à leurs fins (dans ce cas-ci, il s’agit clairement de percevoir des taxes « à la chaîne »).
    • Si l’objectif était vraiment de « sauver des vies », les radars-photo n’existeraient pas et tous les automobilistes seraient invités, sur une base continuelle, à soupeser les conséquences d’un excès de vitesse dans une zone qui ne s’y prête pas. En faisant appel à l’intelligence des automobilistes, on protège TOUT le réseau routier alors qu’avec les radars-photo, on « surveille » de minuscules zones.
       
  2. La logique de multiplier à l’infini le nombre de radars-photo est vouée à la faillite (dans tous les sens du terme).
     
    • Non-seulement nous en coûtera-t-il une fortune pour installer (à 600k$ et plus) chacune de ces installations de radars-photo mais il faudra les « entretenir » et les « opérer » — ce qui « justifiera » des hausses encore plus marquées des prix des amendes. C’est un cercle sans fin d’oppression contre les citoyens.
    • Même si 1,000 nouveaux radars-photo sont installés, il en faudrait des centaines de milliers pour couvrir la totalité des segments significatifs de notre réseau routier provincial. Si la sécurité passe par des photos-radar, il faudrait que le Québec se ruine, financièrement, pour avoir « la chance » de se faire taxer à l’infini (sans points de démérites mais avec des amendes plus coûteuses que jamais). Ça n’a AUCUN SENS mais la ministre continue défendre la « logique » des radars-photo.
    • Au plan de la sécurité routière, plus il y aura de radars-photo, plus les automobilistes tenteront de se reprendre où il n’y en a pas et donc, augmenteront l’insécurité routière sur des segments historiquement très sécuritaires.
       
  3. L’absence d’exceptions pour les urgences.
     
    • Si votre enfant a une réaction anaphylactique après avoir mangé un aliment auquel il est allergique et que vous deviez vous rendre rapidement à l’hôpital pour lui sauver la vie parce qu’il est en train de tourner au mauve, vous devriez avoir le droit —plein et entier— d’emprunter le réseau routier de manière responsable mais au-dessus des vitesses permises car la VIE d’une personne en dépends.
    • Or, il n’existe aucune provision du genre qui soit clairement énoncée (ou même évoquée, indirectement).
    • Ça signifie que les radars-photo pourraient contribuer à TUER des gens qui ne pourront plus avoir accès assez vite aux ressources, en cas d’urgence (notamment via des flots de circulation lourdement ralentis).
    • Il ne semble pas que les ambulances, les camions de pompiers ou d’autres véhicules dit « officiels » (incluant les taxis) auront le droit de privilégier la vie des gens avant les règles de « sécurité routière » ce qui, en clair, place l’intérêt de la bureaucratie avant celle de l’humain — ça, c’est très inquiétant.
       
  4. La disparition des véhicules de patrouille et la véritable sécurité qu’ils amènent.
     
    • Avec l’augmentation prévisible du nombre de radars-photo, il faut s’attendre à une diminution proportionnelle du nombre d’agents de police, sur nos routes.
    • Alors qu’un radar-photo peut surveiller et taxer les automobilistes, il ne peut RIEN faire d’autre.
    • En cas d’urgence, une auto-patrouille, elle, peut contribuer à la sécurité routière de plusieurs manières, notamment en repérant des conducteurs suspects ou en venant en aide à des automobilistes en panne.
    • Dans les faits, les automobilistes seront de plus en plus laissés à eux-mêmes, sur les routes.
    • En ce sens, nos routes pourraient graduellement devenir des cibles pour les criminels qui pourront s’y imposer sans risque de se faire pincer par les auto-patrouilles.
       
  5. Les règles concernant les radars-photo sont floues.
     
    • Savez-vous à partir de quelle vitesse une amende vous sera émise?
    • Si vous passez une journée à 115 km/h et que vous ne recevez pas d’amende, est-ce que ce sera également le cas si vous repassez à 115 km/h deux semaines plus tard?
    • En fait, personne ne le sait et RIEN N’EST CLAIR par rapport au « seuil de tolérance » de ces robots de surveillance.
    • Ça va créer un sentiment de méfiance continuel qui va encourager plusieurs automobilistes à appliquer les freins sans préavis. Ça pourrait alors causer des accidents qui ne se seraient pas produits en l’absence des radars-photo.

Le réseau routier appartient aux citoyens québécois, pas au gouvernement, à ses administrateurs ou à nos « élus ».

En ce sens, il faudrait savoir si c’est le « désir » des citoyens québécois de voir pousser ces robots de surveillance le long de nos routes ou encore, si ce n’est pas tout simplement un mode de taxation indirect qui est mis en place par une élite politico-bureaucratique, influencée par des lobbys d’intérêts privés locaux et étrangers, qui ont intérêt à assurer leur avenir via l’établissement d’une nouvelle structure « devant être administrée » — les fonctionnaires aussi sont capables d’imaginer des « bons plans » pour assurer leur « avenir » et les « partenaires » du privé aussi se graissent allègrement, au passage.

Enfin bref, pour faire image, lorsque ça ressemble à une chat, que ça miaule comme un chat et que ça marche comme un chat, c’est probablement un chat!

Si vous voulez des routes dont les abords sont truffés de radars-photo alors, vous allez être comblés. Si par contre vous faites partie de ceux qui réagissent mieux à l’appel à l’intelligence qu’à la répression continuelle, vous avez intérêt à vous opposer-net à cette tentative habile du gouvernement d’établir une nouvelle taxe sous des prétextes discutables de « sécurité routière ».

À vous d’y voir, chers amis…

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5 Commentaires

  1. C’est sûr que c’est un moyen de taxation, si le gouvernement voudrait vraiment limiter les accidents, il obligerait les constructeurs automobiles à « barrés » tous les véhicules à 100km, et si un véhicule dépasse cette limite alors ils pourront savoir que le véhicule en question a été modifier. À ce moment ils pourraient le saisir sans préavis,ne resterait plus que les routes secondaires à surveiller avec plus de policiers disponible à ces endroits.

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