Pourquoi il y a autant de trafic sur les routes de la rive-sud

Bien malin celui qui pourrait expliquer l’inexorable progression du trafic, sur la rive-sud, tout spécialement aux heures de pointe du matin et de la fin de l’après-midi.

Il semblerait que nous faisions face à une combinaison de facteurs. Une sorte de tempête parfaite. Allons-y, point par point.

Le très bas taux de chômage

Aussi bien à Lévis qu’à Québec, presque tout le monde travaille. Peut-être qu’il y a des travailleurs qui n’occupent pas le poste dont ils rêvent mais qu’importe, ils travaillent. Ça veut dire que la quasi-totalité de ce beau monde transite, matin et soir, entre leur maison et leur lieu de travail.

Les dizaines de milliers d’automobilistes qui ont des emplois encombrent inévitablement les routes. On se rappellera que lorsque le taux de chômage était plus élevé, la circulation était beaucoup moins pénible que maintenant.

Ainsi, plus le monde travaille, plus les routes sont surchargées.

Transport Québec a tellement coupé dans les plans initiaux des autoroutes (les plans de développement autoroutier des années 60 et 70) qu’on se ramasse avec système routier régional incapable de composer avec une situation de plein emploi. Passablement pathétique.

Les mauvaises localisations maison-travail

Comme le salaire plus élevé à l’autre bout de la ville est plus attirant que des conditions médiocres près de la maison, on se retrouve avec des travailleurs de Beauport qui travaillent chez Desjardins, au fin-fond de Lévis et l’inverse, des travailleurs qui habitent Bellechasse mais qui travaillent à Ste-Foy.

C’est bien agréable de savoir que tout le monde améliore son sort en se rendant aussi loin que possible de son domicile mais ça plombe tous nos liens autoroutiers.

Il faut préciser que les employeurs comme Desjardins et les fameuses grandes compagnies d’assurance multiplient la problématique sur les routes en ayant très exactement les mêmes heures d’ouvertures de bureau que les gouvernements qui emploient des centaines de milliers de travailleurs, dans la région. Le bordel, assuré, au quotidien par ce spectaculaire manque de stratégie où les heures d’ouverture pourraient être ajustées, de part et d’autre, pour utiliser le réseau routier, à tour de rôle. Mais non, toutes les souris doivent passer, très exactement, aux mêmes heures (dans les mêmes trous de souris), avec les résultats catastrophiques qu’on connaît.

Mais bon, les maisons sont placées un peu n’importe où dans la région, qu’importe où se trouve le travail alors c’est un peu normal que les longues courses des uns ruinent même les petites courses en automobiles des autres travailleurs. Au final, tout le monde se trouve pris dans le gros trafic « bumper à bumper ».

Il faudrait une directive sociale qui facilite, d’une manière ou d’une autre, les relocalisations, le plus près possible du travail mais avec le prix carrément hors de portée des maisons à vendre, ça complique tout déménagement.

Alors on se retrouve à vivre dans notre cauchemar de circulation, avec des milliards de dollars qui s’envolent en perte de temps et en brûlage d’essence, à chaque année, sans espoir que les choses s’améliorent, à l’avenir.

Manque d’intérêt pour le télétravail

Près de la moitié des travailleurs, tous secteurs confondus, pourraient facilement faire du télétravail, au moins la moitié du temps.

Pourtant, à peu près personne n’a vraiment le droit de travailler de la maison avec les conséquences désastreuses que ça provoque, sur nos routes.

Qu’est-ce qu’on attend, comme société pour dépenser quelques milliards afin d’instaurer le télétravail comme nouvelle réalité du travail?

Tout le monde y gagnerait et les problèmes de trafic disparaîtraient instantanément.

Les taxes sur l’essence

On peut se demander si nos gouvernements veulent vraiment améliorer la situation sur nos routes, eux qui perçoivent des milliards de dollars à chaque année, en taxes sur l’essence.

Si la circulation devient fluide, leurs revenus vont diminuer alors c’est presque certain qu’ils s’arrangent pour entretenir le chaos sur nos routes.

Dommage de dire une telle chose mais c’est vraiment ce qu’on perçoit en voyant leur tiédeur à vouloir « régler les problèmes de circulation ».

Mécanisme de contrôle

De manière plus globale, le trafic quotidien sur nos routes agit tel un mécanisme de contrôle qui empêche les travailleurs de circuler librement.

Ça avantage nécessairement le statu-quo des travailleurs qui hésitent à vouloir améliorer leur sort avec un meilleur emploi ailleurs, de peur de devoir affronter un autre segment du trafic, sur une autre autoroute peut-être encore pire que celle qu’ils empruntent déjà.

Qu’importe le scénario, le trafic invivable sur nos routes aux heures de pointe tue les gens, au plan psychologique, social mais aussi, physique. Ça maintient les gens frustrés et faibles. Plus faciles à contrôler, pour ainsi dire.

dans-la-circulation

Dans la médiocrité actuelle des choses, il y a des empires qui ne veulent surtout pas laisser de place au changement et aux améliorations. Ces forces-la agissent dans l’ombre pour tuer toute initiative qui aiderait les automobilistes à mieux circuler, à tous les jours.

Il ne faut jamais oublier ces mains invisibles qui jouent contre le meilleur intérêt de la majorité de la population.

Ainsi, il peut y avoir toutes sortes d’autres raisons aussi à ces immenses flots de trafic mais clairement, il y a des choses qu’on pourrait changer et qui sont à notre portée, si on le veut vraiment.

Claude Gélinashttps://videos.claude.ca/
Passionné des communications numériques, du développement web, de l'infographie et des avancées technologiques, au sens large.

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