Monique Jérôme-Forget… qui refuse de prendre le blâme!

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On va être clairs, d’entrée de jeu.

La perte inédite de quelques 40 milliards de dollars à la Caisse de dépôt équivaut à endetter TOUTES les familles québécoises de quelques 20,000$… c’est énorme!

20,000$.

Par famille.

Vous avez ça, vous, 20k$ à « donner » pour les « placements » à l’étranger, supervisés par Henri-Paul Rousseau, qui ont mené au désastre financier actuel?

Vous pensez vraiment que les dirigeants de la Caisse n’ont pas pensé à leur GROS BONIS de « performance » quand ils ont « placé » (lire: « garoché ») l’argent des autres (a-hum! De la fonction publique québécoise) dans des « produits financiers » ultra-risqués (qui n’étaient même pas adossés à des actifs)?

Ça pue tellement l’avarice et la recherche de gains individuels (sur le dos des « cotisants ») que c’est devenu impossible d’ignorer l’éléphant rose qui danse sur un ballon, au beau milieu de la pièce, enfin, pour tout le monde, sauf Monique-Jérôme-Forget et ses « compagnons libéraux » qui, mine de rien, tout d’un coup, n’étaient apparemment au courant d’absolument rien. Mais là, rien du tout! Rien, rien, rien.

La perte de la caisse, surtout pour Monique Jérôme-Forget (dit sur un ton ironique), était une totale (mais là, U-NE TO-TA-LE) surprise qu’elle n’avait AUCUN MOYEN de voir venir.

Non, mais!

On nous prend vraiment pour des cons…

Le discours de Monique Jérôme-Forget, qui refuse-net de s’excuser auprès des Québécois (elle va peut-être faire un énième « volte-face », éventuellement), passe peut-être bien auprès des enfants de moins de 4 ans (et même là) mais au-dessus de cet âge, c’est clair qu’elle nous tricote une histoire qui lui convient, à elle mais qui n’a pas le mérite de nous convaincre, nous, le peuple québécois, floué et perdant, sur toute la ligne qu’elle n’a RIEN eu à voir avec ce qui s’est passé à la Caisse de dépôt.

En écoutant parler Monique Jérôme-Forget (la « madame avec la sacoche toujours collée sur son cœur ») devant la Commission des finances publiques, ce matin à l’Assemblée nationale, c’était clair qu’elle tentait désespérément de se disculper. Elle était nerveuse et a manqué perdre son calme à quelques reprises.

En tant que citoyen, de voir la Numéro 2 du gouvernement du Québec, tenter avec toute son énergie de nous faire croire qu’elle ne savait rien laisse une drôle d’impression.

On envoie notre argent au gouvernement pourquoi, au juste?

Pour qu’il le perde comme un junkie qui se fait laver au casino?

Évidemment que non mais la saignée d’environ 25% des actifs sous gestion à la Caisse de dépôt ressemble à ça… à s’y méprendre, en plus.

Malgré un barrage de questions venant de l’opposition péquiste, généralement posées par François Legeault, Monique Jérôme-Forget a joué serré et n’a pas daigné donner de « détails » aux Québécois, poursuivant son petit jeu politique basé sur l’arrogance, les demi-vérités et les zones grises.

Elle n’a PAS fait preuve de leadership.

Si c’est elle qui a les deux mains sur le volant des finances publiques du Québec, ça fait vraiment pitié. Pour qui se prend-elle de n’accorder que quelques heures pour répondre à des questions qui coûtent 20,000$ à chaque famille québécoise? Si quelqu’un me fait perdre 1,000$, 5,000$ ou 10,000$, il aura besoin de bien plus que quelques petites heures pour répondre —en profondeur— à toutes mes questions, soyez-en certains!

Et voilà que la ministre, toutes souriante (fière de n’avoir rien dit, finalement), sort de cette commission comme si tout allait bien (…Madame la Marquise).

C’est inacceptable!

Elle a beau parler du petit quiz complémentaire qui va lui être adressé en avril 2009, après le dépôt du rapport annuel de la Caisse, les réponses courtes, incomplètes et parfois incohérentes qu’elle a livré ce matin font figure d’insulte suprême au visage des Québécois qui attendaient d’elle qu’elle défende les intérêts premiers des Québécois et non qu’elle fasse de la politique-spectacle pour se disculper (elle et ses « collègues »).

En fait, on reste sous l’impression que c’est un FANTÔME qui dirige la Caisse de dépôt!

Elle ne savait pas ce qui se passait.

Les membres du CA de la Caisse ne savaient pas ce qui se passait.

Les gestionnaires (provenant de la fonction publique) ne savaient pas ce qui se passait.

La totalité de ses conseillers et des élus libéraux ne savaient rien, rien, rien… du tout… alors, diantre, à part Henri-Paul Rousseau, est-ce que quelqu’un savait quelque chose, à la Caisse de dépôt?

Si ça continue comme ça, il va falloir en conclure qu’Henri-Paul Rousseau était le SEUL à savoir quoique ce soit sur les déboires appréhendés de la Caisse et que les centaines d’autres administrateurs de haut-niveau (et de politiciens) ainsi que les milliers d’employés de la Caisse ne savaient RIEN DU TOUT — c’est carrément du délire!

À moins que ce ne soit le proverbial fantôme de la Caisse qui soit à blâmer.

D’où je viens, si on perd 1$, on a besoin de s’expliquer ferme parce que les conséquences sont bien réelles. Pire, si vous « oubliez » de remettre 1$ au fisc, vous risquez de tout perdre et de vous faire jeter en prison. Voilà une bande de joyeux lurons qui ont flambé 40,000,000,000$ au cours de la dernière année et nous, le peuple Québécois (et les employés de la fonction publique), on a droit à des gros sourires de la ministre Jérôme-Forget qui clame qu’elle ne savait rien?

Hey, ça va faire le niaisage!

Cher Québécois, le fantôme de la Caisse (faute d’avoir identifié quelqu’un avec une authentique colonne vertébrale, au gouvernement) vient de mettre 20,000$ de plus sur votre carte de crédit « publique » et sur la tête de vos enfants… allez-vous accepter de vous faire insulter par le flot inégal de paroles creuses de la ministre des Finances et de tous ceux qui font comme elle?

Vous seriez bien naïfs de le faire parce que les 20,000$ par famille, ce n’est pas elle, ni Henri-Paul Rousseau, ni les autres gestionnaires (compensés comme des princes) qui vont le payer à votre place… quand la « pièce de théâtre parlementaire » sera terminée, vous serez SEULS pour affronter cette nouvelle dette honteuse qui, d’une manière ou d’une autre, devra être « compensée ».

Si la crise financière ne vient pas à bout de notre économie, les « stepettes d’amateur » de la Caisse de dépôt dans des « placements » beaucoup trop risqués vont probablement nous faire glisser encore plus vers le précipice (ce cruel point de non-retour où nous resterons endettés pour toujours).

Si vous n’appelez-pas votre député et n’écrivez pas dans les courriers des lecteurs pour un scandale aussi gros que celui de la Caisse de dépôt, sérieusement, vous êtes en train de faire marcher sur la tête sans rien dire… en trouvant ça « normal ».

Lorsqu’un gouvernement (Libéral ou autre) agit de manière aussi irresponsable, il est temps de lui faire savoir que ses « shows de boucane » ne fonctionnent plus et qu’il doit prendre ses responsabilités ou laisser sa place… à des gens plus compétents.

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2 Commentaires

  1. Calme-toi, on va la refaire cette argent, c’est ça le monde des finances. On a encore rien perdu, puisqu’on ne connait pas nos futurs gains.

    Regarde le classement Forbes des milliardaires du monde, ils ont tous perdu 1/3 de leur avoir et belle comparaison avec Bill Gates qui avait 60 milliards et il en a 40, aujourd’hui. Bien sûr, il est déçu, mais il ne panique pas avec ça, c’est le cheminement normal à long terme et très normal en période de crise.

    De plus, pour la caisse, c’est un investissement public, donc nous ne sommes pas pressé d’avoir un bon rendement, contrairement à Bill Gates qui lui est mortel. Bref, c’est pourquoi madame la ministre est ressortie le sourire aux lèvres? Elle connait ça depuis bien longtemps les finances, contrairement à toi, qui t’y intéresse depuis 3 mois.

  2. Merci pour votre commentaire, Maxime.

    Vous pouvez lire un survol du cv de MJF dans sa page, à l’Assemblée nationale et vous verrez qu’en fin de compte, son plus haut degré d’études est en psychologie.

    Elle a étudié en économie, certes mais c’était… en 1960.

    Il y a 49 ans de cela.

    Son mari, cependant, Claude E. Forget, lui, a un baccalauréat en économie mais on peut penser qu’il l’a obtenu avant 1959, année où il est devenu membre du Barreau du Québec.

    On parle d’il y a 50 ans…

    Alors, Maxime, lorsque vous dites que MJF « connaît ça depuis bien longtemps les finances », vous avez techniquement raison. Ce que vous dites sur moi, cependant, n’est que de la spéculation car vous ne me connaissez pas, pas plus que je ne vous connais, vous.

    En ce qui a trait à l’argent qu’on va refaire, souhaitons que ça se produise plus tôt que tard puisque, malgré votre positivisme, les tarifs vont continuer à augmenter en raison de cette perte colossale.

    Il importe, à ce moment-ci, de prendre acte de la gravité de ce qui vient de se produire.

    D’ici au dépôt du bilan annuel de la Caisse, à la fin d’avril 2009, les renseignements clé qui qualifient cette perte continueront de nous être cachés. Lorsque ce document sera (enfin) publié, il sera possible de prendre la pleine mesure de cette catastrophe financière.

    Aussi, précisons que selon ce qui a coulé dans les médias, la Caisse a réalisé sa perte à la suite d’une sorte de vente de feu alors non, il ne nous reste plus d’actifs qui « pourraient reprendre de la valeur avec le temps », liés aux fameux 40MM$ de perte.

    Bill Gates, lui, demeure actionnaire de son « fond de commerce » malgré sa perte (dont on ne connait pas beaucoup de choses, même si on se doute des raisons). Ceci dit, l’histoire ne dit pas (encore) s’il réussira à « se refaire », après cette dégringolade de 18MM$. On retiendra cependant nos larmes pour « Bill-le-milliardaire ». Il s’en sortira. Même s’il ne refait pas ses 18MM$ (venant d’être « perdus ») avant son dernier jour.

    J’aime bien votre appel au calme, Maxime mais, vu la gravité de la perte, j’ai de la difficulté à partager votre enthousiasme.

    Au plaisir de vous relire.

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