Les contrastes de la vie en tant que forme de richesse

1535
Couple heureux dans la rue

Un grand nombre de personnes voient encore l’accumulation d’objets comme une mesure assez juste de la richesse économique.

Une maison, des meubles, de l’électronique, des vêtements, une automobile, divers objets de luxe et peut-être même des animaux domestiques, soigneusement bichonnés, qui viennent ajouter à notre écosystème de possessions physiques.

La logique de l’accumulation d’objets va dans le sens d’une augmentation du bonheur à la même vitesse que les biens physiques viennent à meubler notre vie mais au fond, ce postulat tient-il encore la route?

Dans une certaine mesure, on peut croire que oui car ces biens physiques contribuent à créer des contrastes entre « ne rien avoir » et « avoir ça ». Plus on a de biens physiques ou plus ils détonnent de la norme (de l’ordinaire) et plus le contraste est susceptible d’avoir un impact sur nous, sur les autres et sur les perceptions, aussi bien celle que l’on a de nous-même que celle que les autres ont de nous.

On en vient à valoriser les contrastes plus que la simple accumulation de bien physiques. En fait, certains valorisent tellement ces contrastes de vie que pour eux, la richesse se traduit de plus en plus par les expériences qu’ils cumulent. Ainsi, des millions de Québécois vont préférer aller pendant une semaine sous le chaud soleil de Punta Cana, pendant nos plus froides semaines de l’hiver que de se payer une nouvelle souffleuse à neige! Exemple boiteux ou non, l’intangible gagne du terrain sur le tangible. Et la richesse en tant qu’accumulation de bien physiques prend graduellement moins de place pour plusieurs personnes qui ont pris conscience de leur recherche du bonheur et comment pour eux, ça s’articule.

Il y a toujours eu des âmes libres qui s’attachaient moins aux choses qu’aux expériences mais là, on sent qu’il y a une tendance pour plusieurs de changer d’air, en vivant des expériences comme des voyages que de changer l’air de ce qui les entoure via l’accumulation de biens physiques, comme un nouvel ensemble de salon pour chasser l’absence de contraste de l’ancien.

changer-d-air

Un voyage, c’est un proverbial tsunami de contrastes. On change tout! Pendant une semaine ou deux, le décor change, la température change, les gens qui nous côtoient changent et même la nourriture a de quoi nous plonger en plein contraste. Les souvenirs attachés à cet épisode de forts contrastes nous permet de regarder notre vie sous un autre angle. Cette nouvelle perspective donne parfois le vertige et pour plusieurs, c’est exactement le but recherché.

Il y aura toujours des gens qui trouvent plus facilement leur bonheur via de tout petits contrastes comme le fait d’aller prendre une marche près du fleuve ou de passer un moment dans un nouveau café à réinventer le monde avec un vieil ami mais voilà, même pour ces gens, l’utilisation d’une partie de leur richesse pour faire l’expérience d’un très fort contraste, comme une escapade dans un autre pays, amène souvent beaucoup plus, au corps, à l’esprit et l’âme qu’initialement escompté. Ça remet tout en perspective et pour plusieurs, c’est une façon stratégiquement gagnante, sur tous les plans, d’utiliser une partie de ses avoirs pour mieux apprécier sa propre richesse, à petite ou à grande échelle.

Au final, on recherche tous le bonheur et comme il y a une infinité de chemins pour y arriver, l’utilisation de sa richesse pour autre chose que l’accumulation de bien physiques continue d’intéresser les humains-consommateurs que nous sommes.

Voyages, restos, escapades, moments magiques et petits plaisirs qui sortent de l’ordinaire, nous n’avons aucune limite sauf nos moyens, les éléments et notre imagination pour dépenser notre argent, à l’extérieur de la « normalité du consommateur-moyen ».

Quand on est plus pauvres, financièrement, ces expériences-contrastes n’ont pas la même mesure mais elles sont tout aussi importantes pour maintenir un bel équilibre de vie. Les voyages sont plus modeste mais toutes proportions gardées, le contraste fonctionne, là aussi. Les plus riches vont plus loin mais la recherche du contraste demeure la même. C’est une quête qui nous enseigne qu’à plusieurs égards, le voyage, le fait de changer d’air, c’est ça, la destination. Au-delà de simplement se mettre les pieds dans le sable, pour faire image, c’est le fait de s’extirper de notre routine et de notre « bulle usuelle » qui opère sur nous, dans le bon sens, règle générale.

sortir-de-l-ordinaire

Nous ne sommes qu’à la mi-novembre et déjà, il n’y a que de la musique de Noël dans les magasins pour accompagner les décorations rouges et vertes qui nous rappellent que c’est le « bon temps de l’année » pour… dépenser! Bien que ce soit tentant d’accumuler encore plus de biens physiques, une large part des consommateurs québécois préfèrent mettre la pédale douce sur les bébelles pour accumuler assez d’argent pour… autre chose, à savoir des projets personnels qui ne s’achètent pas typiquement dans les tablettes des grands magasins! Encore là, c’est la recherche du contraste pour avoir des sensations qui rehaussent notre expérience humaine.

C’est complexe parce que chacun a son idée du contraste qu’il recherche mais en même temps, c’est simple puisque nous avons besoin d’une base physique, certes mais ça ne peut pas être que ça.

Classes pauvre, moyenne ou riche, c’est le même idéal de réussir son expérience de vie en ayant ce qu’il faut pour vivre le plus confortablement possible mais en sachant fort bien qu’au moment de se remémorer sa vie, ce sont les souvenirs de moments qui ne reviendront jamais qui définiront, dans une large part, si l’aventure a été épique ou… un peu « ordinaire »!

Plus que jamais, les contrastes de vie sont devenus une forme de richesse. Une sorte de richesse plus complète et satisfaisante, à même les moyens qu’offre la richesse purement financière.

Vivre, chers amis. Ça n’a pas de prix… même s’il y a désormais un prix à tout.

Laissez un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.