Dangers du bruit en milieu de travail

Les travailleurs québécois, comme ailleurs dans le monde, sont régulièrement exposés à des volumes de bruit trop élevés, en milieu de travail.

De la radio qui joue trop fort à l’atelier de fabrication qui utilise des machines bruyantes, les travailleurs deviennent des victimes de ces agressions auditives. Les conséquences, comme vous allez apprendre, n’ont rien de banal.

D’abord, en l’absence d’une visite d’un inspecteur de la Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST) qui peut forcer un employeur à appliquer les dispositions de la Loi sur la santé et la sécurité du travail, il existe plusieurs indicateurs permettant de déceler la présence de bruits élevés, notamment les suivants:

  • la difficulté à saisir clairement tous les mots prononcés dans un lieu de travail ou à un poste de travail;
  • la nécessité de lire sur les lèvres pour deviner ce qui se dit;
  • la nécessité, au cours d’une conversation, dans le lieu de travail, de faire répéter certaines parties de phrase;
  • des incidents consécutifs à un signal sonore qui n’a pas été perçu et qui auraient pu provoquer un accident.

Ainsi, vous pouvez facilement déterminer si votre milieu de travail est susceptible de vous imposer des bruits élevés, grâce à ces quelques règles mais si vous trouvez que c’est trop fort, c’est probablement le cas. Faites confiance à vos oreilles!

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Tolérer un milieu de travail bruyant peut avoir des conséquences graves et il n’est de l’intérêt de personne de maintenir une telle situation.

Il faut absolument prévenir la surdité —même partielle— parce qu’elle ne peut se guérir.

En réduisant de manière importante ou complète les bruits trop élevés, voici des avantages mentionnés par des entreprises qui ont pris ce problème au sérieux:

  • assure la préservation des facultés auditives et diminue le nombre de travailleurs et de travailleuses atteints de surdité professionnelle ainsi que le degré de sévérité des pertes auditives;
  • diminue les risques d’accident dans la mesure où les alarmes, les avertis- seurs sonores, les bris d’équipement et les conversations sont plus faciles à percevoir et à distinguer;
  • procure un environnement sonore moins agressant et moins stressant qui contribue à améliorer la motivation et le rendement du personnel ainsi que la performance globale de l’entreprise;
  • contribue, grâce à un entretien préventif, à l’amélioration du rendement des machines et donc de la qualité des produits finis tout en permettant de réaliser des économies d’énergie, de matières premières et d’argent;
  • diminue les coûts afférents aux dépenses effectuées pour préserver l’audition (achat de protecteurs auditifs, frais d’examens audiométriques, etc.);
  • contribue à revaloriser l’image de l’entreprise;
  • diminue le nombre de demandes d’indemnisation pour surdité professionnelle et les montants accordés à cet effet (pouvant s’élever rapidement à plusieurs dizaines de milliers de dollars);
  • réduit les frais d’expertise découlant de la contestation des dossiers de réclamation;
  • contribue enfin à maintenir la qualité de vie du personnel et à réduire les coûts d’exploitation de l’entreprise.

Tous les employeurs devraient s’affairer à combattre le bruit en milieu de travail, notamment parce que l’INRS a déterminé que même à un faible niveau, le bruit nuit:

Le bruit devient gênant, voire dangereux, au-delà d’une certaine limite. Plus l’intensité du bruit et la durée d’exposition augmentent, plus le risque augmente. Si l’exposition à des niveaux de bruit très élevés se prolonge au fil des ans, le risque devient très important et peut conduire à une surdité, un phénomène irréversible. Mais, même à des niveaux plus faibles, le bruit peut avoir des conséquences sur la santé (fatigue, stress, troubles de l’attention…) et être à l’origine d’accidents.

Bourdonnements, sifflements d’oreille, baisse temporaire de l’audition… Ces troubles peuvent être annonciateurs d’un début de surdité. Si l’exposition à des niveaux élevés de bruit se poursuit, le risque est la perte irréversible de l’audition. L’exposition à certains solvants dits ototoxiques peut amplifier ces troubles.

Il existe des seuils de dangers pour l’audition, à savoir:

  • On considère que l’ouïe est en danger à partir d’un niveau de 80 décibels, ou dB (A), durant une journée de travail de 8 heures Si le niveau de bruit est supérieur, l’exposition doit être moins longue. Si le niveau est extrêmement élevé (supérieur à 130 dB (A)), toute exposition, même de très courte durée, est dangereuse.
  • En dessous de 80 dB (A), une exposition prolongée au bruit peut provoquer fatigue, stress, anxiété, troubles de l’attention, troubles du sommeil, troubles cardiovasculaires, hypertension… Il peut également perturber la communication, gêner la concentration, détourner l’attention… et conduire à des accidents du travail.
  • Au-dessus de 80 dB (A), le bruit peut provoquer des bourdonnements, des sifflements d’oreille ainsi qu’une baisse temporaire de l’audition. Toutefois, cette fatigue auditive est réversible et peut disparaître en quelques jours ou quelques semaines à condition de ne pas être de nouveau exposé au bruit durant cette période.
  • À partir de 140 dB (C), un bruit soudain très intense, par exemple lors d’une explosion, peut entraîner une surdité brutale, totale ou partielle, réversible ou non.

Les effets biologiques du bruit ne se réduisent pas uniquement au système auditif — à long terme, le bruit peut affecter, de façon secondaire, d’autres centres nerveux et fonctions biologiques et avoir un impact:

  • sur l’organisme: stress, perturbations du sommeil, dilatation des pupilles, accélération du rythme cardiaque, production accrue d’hormones comme l’adrénaline,
  • sur le psychisme: attitudes et comportement social (agressivité et troubles du comportement, dépression, diminution de la sensibilité et de l’intérêt à l’égard d’autrui), performances amoindries (dégradation des apprentissages scolaires, par exemple) et interférences dans la communication.

Combattre le bruit doit devenir une priorité pour tous les employeurs et aucun employé ne doit tolérer que son système auditif ne soit ainsi agressé.

Même chose pour des clients de commerce où le volume de bruit est trop élevé ou autrement agressant, il faut le mentionner à une personne en autorité à cet endroit et ensuite, quitter pour éviter de subir le niveau de bruit trop élevé.

En tout temps et en tout lieu, il faut apprendre à cultiver le silence et le plaisir qui s’y associe.

Un milieu de travail silencieux en est un qui performe mieux et qui protège la santé auditive de tous ceux qui y travaillent.

Claude Gélinashttps://videos.claude.ca/
Passionné des communications numériques, du développement web, de l'infographie et des avancées technologiques, au sens large.

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